Transport

Les propositions du Sénat pour décarboner la logistique urbaine

Par Guillaume Trecan | Le | Multimodal

Les rapporteures de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, Martine Filleul et Christine Herzog, viennent de remettre leur rapport d’information sur l’avenir de la logistique urbaine.

Les propositions du Sénat pour décarboner la logistique urbaine
Les propositions du Sénat pour décarboner la logistique urbaine

Ce rapport du Sénat préconise quatorze propositions réparties en quatre axes : améliorer son intégration dans l’espace urbain ; les règles de circulation et de stationnement ; accompagner la décarbonation des flottes et sensibiliser les consommateurs à l’impact de leurs livraisons.

Connaitre les flux

En matière d’intégration de la logistique dans l’espace urbain, beaucoup passe par l’information et la sensibilisation. La première de ces propositions concerne ainsi l’acquisition d’une meilleure connaissance des flux de marchandises transitant sur les territoires. En cours de réalisation, le programme E.VO.L.U.E (Engagement Volontaire pour une Logistique Urbaine Efficiente), porté par France Supply Chain, le Club Déméter et l’Institut du commerce, va justement permettre de préciser le véritable circuit des flux de marchandises routiers en Île de France, où 200 millions de tonnes de marchandise transitent chaque année, à 90 % par la route.

Sensibiliser les collectivités

D’autres initiatives de ce type sont appelées de leurs vœux par les auteurs du rapport, qui demande également une prolongation du programme Interlud (Innovations territoriales et logistique urbaine durable), qui porte des actions de sensibilisation des collectivités territoriales.

Sanctionner les contrevenants

En ce qui concerne le stationnement, le rapport rappelle la difficulté de faire respecter les règles en vigueur et propose notamment de développer les technologies de lecture automatique des plaques pour rendre effective la réglementation des ZFE-m. Martine Filleul et Christine Herzog proposent également de multiplier les expérimentations de livraisons en horaires décalées, comme celle mise en place par la ville de Bordeaux, qui a permis une réduction de 4 % des émissions de CO2.

Subventionner les flottes vertes

Au niveau des véhicules eux-mêmes, le rapport ne fait pas l’économie d’un appel à l’aide publique et préconise par exemple l’instauration d’un prêt à taux zéro garanti par l’État pour l’achat de poids lourds et de VUL peu carbonés. Le financement public est également appelé à s’investir dans le développement de bornes de recharge électriques privatives.

Investir dans le fluvial

Pour développer les moyens de transport alternatifs, le rapport du Sénat mise, entre autres, sur le fluvial et un soutien financier à VNF (Voies navigables de France) pour lui donner la possibilité d’investir dans du foncier. Les collectivités desservies par des voies d’eau devraient aussi être soumise à une obligation de définir un schéma de desserte fluviale.

Informer l’e-consommateur

Enfin, le consommateur devra évidemment jouer un rôle dans cette trajectoire de décarbonation, en étant destinataire d’informations spécifiques à l’impact de ses choix de livraison. Il est ainsi question que dès janvier 2023, la mention livraison gratuite soit supprimée des sites de vente en ligne. Les e-commerçants vont aussi devoir travailler un peu sur les datas de leur logistique afin de donner les informations nécessaires à leurs clients pour orienter leurs choix vers les solutions les plus économes en carbone. Un label logistique durable pourrait même valider ces efforts.