Transport

Les chargeurs actifs malgré leurs doutes sur la décarbonation

Par Guillaume Trecan | Le | Route et fer

La dernière édition de l’étude du cabinet bp2r sur les intentions des chargeurs en matière de décarbonation de leurs transports de fret révèle que 61 % d’entre eux estiment que les acteurs du transport routier de marchandises n’atteindront pas les objectifs fixés à 2050 par la SNBC.

Les chargeurs actifs malgré leurs doutes sur la décarbonation
Les chargeurs actifs malgré leurs doutes sur la décarbonation

Cette étude, réalisée par le cabinet bp2r (groupe PWC) avec la plateforme Sightness, dédiée à l’optimisation de la performance transport et le cabinet spécialisé dans la décarbonation Carbone 4, met une nouvelle fois en lumière le peu d’illusion que les chargeurs entretiennent dans l’atteinte des objectifs 2050 de la Stratégie nationale bas carbone (SNCB). Ils sont, cette année, 61 % à ne pas croire dans la possibilité pour les acteurs du transport routier de marchandises d’atteindre ces objectifs. L’an dernier, cette même étude avait donné un score de 59 % de sceptiques.

Cette nouvelle édition, intitulée « Enquête 2023 - (Ré)concilier transport de marchandises et décarbonation », a réuni les réponses de 114 donneurs d’ordres, responsables transport, achats indirects ou encore supply chain.

Une mesure de plus en plus exhaustive

Même s’ils professent leurs doutes, les chargeurs n’en demeurent pas moins actifs. Des plans d’action de réduction des émissions de GES dédiés spécifiquement au transport de marchandises sont mis en œuvre chez 71 % d’entre eux. Le pilotage de ces programmes est d’ailleurs de plus en plus crédible, puisque des progrès apparaissent sur le terrain de la mesure. Ils n’étaient que 36 % l’an dernier à estimer avoir une mesure exhaustive de l’empreinte carbone de la totalité de leurs flux. Ils sont aujourd’hui 54 % dans ce cas.

Sur le plan des moyens consacrés à la décarbonation de leur transport, un léger frémissement apparaît également, avec une proportion de 63 % des donneurs d’ordres qui estiment que leur entreprise ne consacre aucun budget à la décarbonation contre 69 % l’an dernier.

Des projets en silo

Cela n’empêche pas les entreprises de positionner ce sujet de la décarbonation comme une attente majeure puisque la proportion des cadres ayant des objectifs de décarbonation dans leur feuille de route a doublé en un an. Elle atteint désormais 28 %.

Une nette piste de progrès apparaît au sujet de la collaboration entre fonctions. En effet, seuls 17 % des répondants font part d’une réelle collaboration entre les équipes en charge de la décarbonation et les départements transport, logistique et supply chain. Il reste difficile de concevoir comment le sujet va pouvoir avancer efficacement avec un tel fonctionnement en silo.