Transport

Les taux du fret routier européen déclinent, la pénurie de chauffeurs s’accentue


L’indice Upply-Ti-IRU fait état d’une baisse de -2,3 points des taux contractuels de fret routier en Europe par rapport au 4e trimestre 2024. Sur le marché spot, la chute est encore plus importante (-3,8 points sur le marché spot). Les perspectives à moyen terme laissent tout de même entrevoir quelques améliorations.

Les taux du fret routier européen déclinent, la pénurie de chauffeurs s’accentue
Les taux du fret routier européen déclinent, la pénurie de chauffeurs s’accentue

Les taux du fret se contractent en ce début d’année 2025. Dans leur rapport trimestriel sur le sujet, Upply, l’analyste britannique Ti (Transport Intelligence) et l’IRU (l’organisation mondiale du transport routier) indiquent effectivement que les taux de fret routier déclinent de façon assez marquée. Les taux contractuels ont ainsi diminué de 2,3 points par rapport au trimestre précédent. L’indice des taux spot a de son côté chuté encore plus fortement, perdant 3,8 points d’un trimestre sur l’autre. Néanmoins, sur un an, le rapport indique que l’indice spot a augmenté de 1,6 point, tandis que l’indice contractuel a grappillé 0,4 point.

Cette baisse sur le premier trimestre tire ses racines de la consommation stagnante (+ 0,6 % d’un trimestre à l’autre selon Eurostat) et, bien évidemment, du faible niveau de confiance du secteur industriel, très largement remué par la guerre commerciale et la hausse des tarifs douaniers qui entraînent bien des incertitudes et une diminution de la demande à l’international. L’avenir est de fait assez incertain. Pour Upply, il est clair qu’une reprise à court terme est assez improbable tant le marché européen du transport routier traverse une phase difficile. À moyen terme en revanche, les perspectives d’Upply sont plus positives et laissent quelques espoirs. Mais gare à tout excès d’optimisme.

La pénurie de conducteurs en Europe toujours aussi forte

Si le PIB réel devrait, sous l’effet de la reprise de la consommation, retrouver des couleurs, rien n’est acté. Une hausse des investissements et la reprise de la demande extérieure, toutes plausibles, pourraient évidemment bien aider. A priori, l’activité économique dans la zone euro progressera vraisemblablement quelque peu (+ 0,2 %) au cours des trois premiers trimestres de 2025 et les dépenses des ménages devraient augmenter de 1,4 % sur un an. Mais un nouveau revirement sur les droits de douane pourrait bien anéantir ces perspectives et espoirs.

En l’état, sur le premier trimestre de l’année, l’arrivée de nouvelles capacités sur le marché a été somme toute assez limitée. Les immatriculations de poids lourds ont baissé de 16 % entre le 1er trimestre 2025 et le 1er trimestre 2024, et de 7 % vs le quatrième trimestre 2024. La pénurie de conducteurs, elle, s’accentue. Pas moins de 426 000 emplois de conducteurs de camions sont à pourvoir sur le Vieux Continent selon le rapport 2024 de l’IRU sur le sujet. Et pourtant, à en croire les dernières informations qui circulent, les salaires proposés aux conducteurs en Europe ont sensiblement augmenté.