Transport

Les chargeurs envisagent des négociations serrées avec les transporteurs

Par Guillaume Trecan | Le | Route et fer

Le cabinet BP2R vient de dévoiler une étude conduite auprès de 206 chargeurs, en janvier et février 2023. Malgré ces volumes en berne, les chargeurs ne renoncent pas à envisager d’engager des négociations avec leurs transporteurs.

Les chargeurs envisagent des négociations serrées avec les transporteurs
Les chargeurs envisagent des négociations serrées avec les transporteurs

Les chargeurs ne vont pas nous remonter le moral et nous faire oublier les prévisions d’une croissance à 0,3 % de la Banque de France en 2023. Dans l’étude chargeur 2022/2023 du cabinet Bp2R, seuls 12 % d’entre eux prévoient une croissance de leurs volumes transportés par la route supérieure à 10 %. En 2022, ils étaient 25 % dans ce cas. Mais il est vrai que la guerre en Ukraine n’avait pas encore éclaté. Cette année un quart du panel interrogé par les experts du cabinet BP2R prévoient même une réduction de leurs volumes transportés.

Une offre redevenue en adéquation avec la demande

En 2022, la majorité des chargeurs (51 %) jugent l’offre en parfaite adéquation avec la demande, tandis que 41 % estiment le marché sous capacitaire. A l’international en particulier, les tensions capacitaires se sont fortement réduites. En 2023, seuls 28 % des chargeurs interrogés redoutent des difficultés des capacitaires au niveau du transport routier, contre 51 % en 2022. Sur le marché domestique, les chargeurs en difficulté sont passés de 50 % à 37 %.

En ce qui concerne l’évolution des prix, elle n’est prévue qu’à +4,3 % hors carburant en 2023, soit une augmentation relativement faible au regard de ce que subissent les transporteurs au niveau de leurs coûts salariaux, de leurs achats de véhicules, de leurs coûts de maintenance, ou encore de péages. Dans une précédente enquête, le cabinet BP2R indiquait ainsi que les transporteurs envisagent des hausses de prix de l’ordre de +6 % hors carburant. Les négociations promettent d’être tendues

Coûts et qualité au même niveau

Dans la liste des enjeux prioritaires en matière de transport routier, les coûts se hissent presque au même niveau que la qualité, avec une note de 3,6 sur 5 contre 3,7 pour la qualité. L’an dernier, la qualité était à 4,2 et les coûts à 3,2.

Le focus des chargeurs sur la question des coûts est d’autant plus frappant que la baisse des tensions capacitaires n’a pas permis une amélioration significative de la qualité des prestations de transport. Le taux de report ou annulation de transport reste ainsi très élevé, à 6,1 % soit une baisse très peu significative par rapport au 6,7 % de 2022. Concernant les lots par commissionnaire et les lots en direct, la note globale des OTIF s’est même dégradée entre 2020 et 2022.

Les outils de pilotage particulièrement prisés

Pour mener à bien des progrès en matière d’amélioration des coûts comme de la qualité, les chargeurs emploieront les deux mêmes recettes principales que l’an dernier : travailler sur leurs relations transporteurs et améliorer les taux de remplissage. Le levier numéro trois, en revanche, le déploiement d’outils de pilotage et d’optimisation fait un bond de la huitième à la troisième place, cité par 53 % des personnes interrogés contre 28 % seulement en 2022.

Panel

Un quart du panel de l’étude BP2R présente des dépenses en achats de prestations transport qui dépassent les 50 millions d’euros annuels. Parmi les secteurs d’activité les plus représentés on peut notamment citer l’agroalimentaire, le BTP, le négoce industriel et commerce de gros, ou encore la chimie.