Transport

Une hausse moyenne de 6 % pour les prix du transport routier en 2023

Par Guillaume Trecan | Le | Route et fer

Le cabinet de conseil spécialisé dans le transport, BP2R, vient de rendre publique son étude de conjoncture sur le transport routier 2022. Malgré le ralentissement de l’activité, les tensions capacitaires perdurent et entraînent une hausse des tarifs du transport, inédite depuis cinq ans.

Une hausse moyenne de 6 % pour les prix du transport routier en 2023
Une hausse moyenne de 6 % pour les prix du transport routier en 2023

Près d’un quart des entreprises de transport routier interrogées (22 %) par le cabinet BP2R font état de volumes en baisse dans leur activité au premier semestre 2023. Si l’on ajoute le tiers des entreprises qui optent pour une stagnation (33 %), moins de la moitié des professionnels du transport routier envisagent de connaître la croissance, contre 72 % en 2022. Pourtant, pas de quoi s’inquiéter outre mesure en ce qui concerne la fragilité de ces entreprises, puisqu’elles ne sont que 13 % à avoir vu leur rentabilité diminuer en 2022 par rapport à 2021.

Un secteur qui continue à recruter

Malgré la conjoncture moins favorable que l’an dernier, 78 % des entreprises de transport envisagent de recruter. C’est encore un peu plus qu’en 2021, où elles étaient 76 % dans ce cas. La pénurie des profils et l’érosion de la pyramide des âges les pressent en effet, malgré la conjoncture défavorable. En 2020, 39 % des conducteurs routiers avaient plus de 50 ans. En 2022, 88 % des entreprises font état de difficultés de recrutement en matière de transport et 91 % envisagent que ces difficultés vont perdurer au premier semestre 2023.

De la sous-traitance réinternalisée

Face à cette contrainte comme celle de la hausse des coûts, plus de la moitié des transporteurs et commissionnaires de transport (52 %) envisage de réinternaliser une part de leur activité sous-traitée, afin de mieux maîtriser ces contraintes.

Des tarifs en hausse de 6 %

Les tensions sur le recrutement ne sont pas sans conséquences sur les chargeurs, puisque le premier critère cité comme fortement impacté est le tarif du transport (65 % des répondants), devant les coûts (62 %) et un déficit capacitaire (52 %). Les hausses de tarif prévues en 2023 atteignent d’ailleurs un sommet sur les cinq dernières années, avec une hausse moyenne de +6 %, après 3,5 % en 2021 et 1,7 % en 2020.

Digitalisation et transition énergétique

Outre les revalorisations tarifaires (83 %), les autres solutions choisies par les transporteurs pour compenser l’inflation des coûts énergétiques sont la mise en œuvre de plans de réduction des coûts (53 %), l’investissement dans la digitalisation (40 %) et dans des actions de la réduction de la consommation (39 %). Un tiers (33 %) des personnes interrogées investissent également l’accélération de la transition vers les énergies alternatives.

Sous-capacités structurelles

L’indicateur de capacités du transport routier permet aussi de relativiser les perspectives de ralentissement de la croissance et montre en définitive que ce déficit est bien structurel. En effet, près des deux tiers des transporteurs et commissionnaires (63 %) font état de sous-capacités. Un chiffre qui est, certes, en baisse par rapport à 2022 où 65 % des répondants se retrouvaient dans ce cas de figure.