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Avec DC Brain, Heppner travaille sur le jumeau numérique de ses flux

Par Guillaume Trecan | Le | It

Après six mois de tests et six mois d’implémentation en interne, le groupe familial de transport Heppner s’apprête à mettre en production l’outil de modélisation DC Brain pour pouvoir adapter plus souvent et plus en profondeur ses plans de transport, avec en ligne de mire le pilotage de ses objectifs économiques et environnementaux.

A gauche, Cédric Frachet, le COO d’Heppner et Arnaud de Moissac, CEO de DC Brain. - © D.R.
A gauche, Cédric Frachet, le COO d’Heppner et Arnaud de Moissac, CEO de DC Brain. - © D.R.

Après plusieurs tests de validation de la pertinence de l’outil DC Brain et de la possibilité de l’implémenter sur les outils et les process d’Heppner, la mise en production doit avoir lieu au mois de juin. Les contacts entre DC Brain et Heppner remontent à près de quatre ans, une époque où le spécialiste du jumeau numérique de la supply chaint travaillait plus sur les questions de réseaux que les plans de transport. Entre temps, DC Brain a eu l’occasion de creuser ce sujet avec STEF, notamment.

Nous avions besoin d’un outil perfectionné pour gérer et animer notre plan de transport 

« DC Brain nous permet d’avoir un jumeau numérique de notre réseau », résume Cédric Frachet, directeur des opérations terrestres d’Heppner ; un jumeau numérique qui sera bien utile pour gagner en agilité au regard de l’accroissement de la complexité des flux d’Heppner. « Les volumes que nous traitons sont de plus en plus étendus et nous avions besoin d’un outil perfectionné pour gérer et animer notre plan de transport », confirme le directeur des opérations.

600 tractions à gérer chaque nuit

Avec un chiffre d’affaires 2022 dépassant le milliard d’euros, Heppner affiche une croissance de plus de 8 % par an ces cinq dernières années. Le commissionnaire de transport s’appuie sur un réseau de 42 agences de messagerie nationale en propre en France. « Nous avons plus de 600 tractions toutes les nuits sur le territoire national à optimiser et harmoniser », précise Cédric Frachet.

Outre la croissance du groupe augmentant sa complexité, la volatilité de la conjoncture implique de grands besoins d’agilité organisationnelle. Pendant le Covid, l’activité de la société a été réduite de 50 %, avant un redémarrage vigoureux de l’activité, souvent désynchronisé en fonction des différents territoires.

Nous avons besoin de donner des outils d’aide à la décision à nos équipes pour qu’ils puissent continuer à agir de manière plus autonome, plus rapide et plus fréquente

« Depuis deux ans nous avons été amenés à faire des changements rapides de notre organisation », confirme Cédric Frachet, qui précise toutefois qu’ils ne concernent pas l’organisation interne d’Heppner. « Cela nous a conforté dans notre modèle, axé sur une décentralisation et beaucoup de responsabilisation de nos équipes sur le terrain  », note-t-il, avant de poursuivre : « tout le défi d’une entreprise qui croît comme la nôtre, c’est de garder cet ADN intrapreneurial. Nous avons besoin de donner des outils d’aide à la décision à nos équipes pour qu’ils puissent continuer à agir de manière plus autonome, plus rapide et plus fréquente. »

Heppner a surtout besoin de revoir plus profondément et de manière plus fréquente ses plans de transport. Une tâche que les outils d’Heppner, essentiellement fondés le TMS maison et la remontée d’information des opérateurs de son réseau, ne permettaient pas d’effectuer avec le bon niveau de rapidité.

Nous avons dédié une équipe à cela qui disposera d’un outil pour simuler des scénarii

Avant de pouvoir utiliser DC Brain, Heppner n’effectuait une revue complète de ses plans transport que deux fois par an. « Aujourd’hui, nous le faisons quatre fois par an de manière systématique et nous allons pouvoir imaginer des démarches beaucoup plus fréquentes. Nous avons dédié une équipe à cela qui disposera d’un outil pour simuler des scénarii », explique Cédric Frachet. Constituée de quatre personnes basées au siège, cette équipe s’appuie également sur les opérateurs en agences.

Un TMS maison révisé de fond en comble et un data lake chez Snowflake

En parallèle de cette exploitation du jumeau numérique fournit par DC Brain, Heppner travaille à la modernisation de son TMS. Développé en interne depuis plus de 25 ans, avec l’ambition d’en étendre l’usage au-delà de la France, dans l’ensemble des divisions d’Heppner à l'étranger. « Notre TMS est aujourd’hui complètement webisé », se réjouit Cédric Frachet. DC Brain est connecté à cet outil et interfacé au data lake créé par Heppner il y a un peu plus de deux ans sur Snowflake. Il apporte, en temps réel, des données de coûts et de volumes aux équipes. « La croissance du groupe fait que nous avons aussi besoin d’élargir et d’intégrer des TMS externes, ce qui renforce notre besoin d’uniformité dans la donnée et dans sa restitution », complète Cédric Frachet.

Chacun à son niveau pourra suivre ses propres indicateurs, prendre ses propres décisions pour converger vers son objectif 

Ce nouvel outil de pilotage par la donnée permettra d’optimiser les plans de transport du groupe, mais aussi d’autres axes de progrès n’entrant pas dans le TMS, comme par exemple la transition énergétique, ou encore la consommation des véhicules. « Chacun à son niveau pourra suivre ses propres indicateurs, prendre ses propres décisions pour converger vers son objectif »

Des objectifs pour lesquels l’entreprise pourrait développer d’autres partenariats à l’avenir pour avancer, par exemple sur le sujet de l’optimisation du dernier kilomètre. « Nos travaux depuis plusieurs années consistent à rendre nos outils beaucoup plus facilement compatibles et communicants vis-à-vis de d’outils externes », note Cédric Frachet.

Avec la vision qu’apporte DC Brain, Heppner vise un double ROI. Le premier est écologique, « avec moins de kilomètres et plus d’optimisation de nos véhicules nous allons baisser nos émissions », indique le directeur des opérations terrestres d’Heppner. L’autre est évidemment économique, « moins de kilomètres, c’est aussi moins de dépenses de traction », rappele-t-il.