Les patrons supply chain s’alarment du manque d’agilité de leur organisation face aux crises
Par Mehdi Arhab | Le
Dans une étude, Kinaxis, éditeur de solution de planification, révèle que bon nombre de décideurs supply chain s’inquiètent de l’incapacité de leur organisation à répondre rapidement aux perturbations auxquelles elles font face. Et il faut dire que le fait de manquer d’outils digitaux ne les aide pas à retourner la situation …
Dans une étude menée par d’IDC auprès de 1 800 responsables supply chain à travers le monde, Kinaxis révèle que la réponse moyenne aux crises est de cinq jours. D’ailleurs, 8 répondants sur dix indiquent que leur organisation est incapable de répondre à des perturbations en moins de 24 heures. Ils ne sont par ailleurs que 11 % à assurer que leur entreprise peut faire face à des perturbations marquées dans le même laps de temps. Beaucoup ont admis durant l’enquête (72 %) ne pas être « très satisfaits » de leur temps de réponse. Mais ces derniers sont soumis à de nombreuses difficultés. Le manque de données fiables et de qualité est pointé du doigt par 43 % des sondés. Dans le même sens, 45 % regrettent leur manque de capacités d’analyse adéquates. Le manque d’outils digitaux est un autre obstacle au fait de mieux planifier les opérations pour 43 % des répondants également.
Un niveau de digitalisation très insuffisant en France
Sur ce point, ils sont, parmi les sondés en France, 38 % à avoir avoué leur dépendance à Excel en parallèle des applications supply chain dédiées, contre 14 % au Royaume-Uni par exemple. Au global, ils ne sont seulement que 16 % des répondants à se voir comme dépendants du tableur. Aux États-Unis, ils sont à peine 8 % et seulement 3 % en Inde. Ces chiffres illustrent finalement le retard que connaissent bon nombre de directions supply chain en France et tous les efforts à accomplir en matière de digitalisation. Conscients du problème, de plus en plus de décideurs supply chain français (23 %) prévoient d’adopter de nouvelles technologies dans l’année à venir pour améliorer la résilience de leur supply chain. Mais faut-il encore trouver chaussure à son pied …
Une large majorité de sondés a d’ailleurs fait part de son inquiétude concernant les aptitudes de leur entreprise à résister et à réagir aux chocs affectant les chaînes d’approvisionnement. Toutefois, beaucoup font preuve d’un certain optimisme, pour une raison notamment : le potentiel des outils technologiques. Ceux-ci sont perçus comme le meilleur moyen de « renverser la situation ». Pas moins de neuf répondants sur dix en France jugent que les outils de planification auraient une influence sur les performances de la supply chain. Cette influence est perçue comme « modeste » par 41 % d’entre eux et « significative » par le reste. Il est toutefois assez clair que la majorité des décideurs supply chain ne pourront pas développer une organisation assez agile et flexible pour répondre à de grands chocs sans outils digitaux. Or, ces dernières années, les perturbations ont été nombreuses. Et le niveau de digitalisation, en France du moins, a de quoi nous inquiéter à la lecture de ces résultats. Dans le secteur industriel, ils ne sont que 28 % des répondants à assurer être en mesure de réagir en moins d’un jour, contre 14 % dans l’aérospatial.
Néanmoins, 47 % des décideurs supply chain qui évoluent dans un milieu industriel évaluent la résilience de leur organisation supply chain à un niveau très satisfaisant. Ils sont 29 % à penser la même chose dans le secteur du retail.