Stratégie supply

Grâce à la seconde main Loxam allège ses approvisionnements


Loxam, leader européen de la location de matériel pour le BTP va doubler la surface de son centre de réemploi du matériel (CRM) pour doubler sa production. Un CRM qui facilite grandement ses propres approvisionnements en pièces détachées. Optimiser les flux aller et retour de ce matériel de seconde main dans le cadre des plans de livraison de ses 500 agences n’est pas une mince affaire.

Le nouveau centre de réemploi du matériel Loxam sera implanté sur un site de 5 ha dans la Sarthe. - © D.R.
Le nouveau centre de réemploi du matériel Loxam sera implanté sur un site de 5 ha dans la Sarthe. - © D.R.

Le spécialiste de la location de matériel pour le bâtiment et l’industrie, Loxam, vient de lancer le chantier de son nouveau Centre de Réemploi des Matériels (CRM) à Arçonnay, dans la Sarthe qui doit être opérationnel fin 2026. Ce site de traitement des matériels destiné au réemploi occupera 6 432 m², implanté sur 5 hectares en lieu et place de 2 700 m2 aujourd’hui sur un site de 13 000 m2 situé à Saint-Paterne-le-Chevin, près d’Alençon (72). « Nous n’avons pas assez de place pour entreposer les matériels que nous souhaitons démonter, pour les démonter et pour entreposer les pièces qui vont être réemployées », explique Thierry Lahuppe le directeur matériel de Loxam, dont le périmètre de responsabilité va de l’acquisition jusqu’à la seconde vie.

Avec ce nouveau site, Loxam va pouvoir réaliser son ambition de doubler le volume d’activité de ce CRM. Sur 17 400 codes de matériels usagés traités en 2024, 2 900 matériels volumineux sont partis en ventes aux enchères et les 14 500 restant ont été récupérés par le CRM.

Baisser les coûts d’achats de 15 %

Il faut dire que cette activité a beaucoup de sens pour Loxam, tant d’un point de vue environnemental que pour contribuer à la performance de ses approvisionnements. Une partie de ces 14 500 matériels passant par le centre de réemploi est démantelée pour en récupérer des pièces qui serviront à réparer les machines et réduire les coûts d’achats de pièces de rechange. « L’économie réalisée en démontage et en récupération de nos pièces correspond environ à 15 % de la valeur des pièces achetées pour la France », explique Jean Claude Maunoury, responsable du centre de réemploi des matériels qui récupère les matériels de seconde vie, sur la France, la Belgique, la Suisse et le Luxembourg.

Aujourd’hui le CRM est une activité qui, a minima, s’autofinance. « Une machine démontée, vaut 3 à 5 fois le prix d’une machine neuve. De ce fait, sous réserve que vous réemployiez une majorité des pièces d’une machine, il vaut mieux démonter les pièces pour les réemployer que revendre un matériel d’occasion en l’état.

Lorsque la pièce est disponible nous livrons en 24 à 48 heures, voire 72 heures pour les agences les plus lointaines

« Nous sommes aussi gagnants en termes de délais. Démonter nos propres matériels nous rend plus réactifs que les constructeurs. Cette réactivité nous permet de limiter l’immobilisation de notre matériel », explique, Thierry Lahuppe. « Lorsque la pièce est disponible nous livrons en 24 à 48 heures, voire 72 heures pour les agences les plus lointaines », explicite Jean-Claude Maunoury. Si la pièce n’est pas disponible mais présente sur une machine en attente de démontage, le CRM peut engager un dialogue avec l’agence pour l’inciter à patienter, sachant que les process définis par le groupe l’encourage grandement. « Nos mécaniciens doivent d’abord faire une demande de pièces d’occasion chez nous avant de faire une demande chez les constructeurs », précise le directeur matériel.

Un schéma de livraison complexe avec des flux aller et retour

Plusieurs conditions sont posées pour que cette activité CRM soit rentable. La plus difficile à remplir est d’optimiser au maximum le démantèlement d’un appareil en réussissant à redistribuer la majorité de ses pièces… sachant qu’en général, tout le monde veut les mêmes.

Un autre levier consiste classiquement à optimiser les livraisons. « Nous essayons d’optimiser les tournées en combinant à la fois plusieurs livraisons et de la récupération. Nous étendons les plages d’utilisation du camion et, dans les secteurs les plus denses, nous faisons de la mutualisation entre agence », explique Thierry Lahuppe. La logistique des livraisons du groupe repose sur un peu de sous-traitance et sur une flotte interne de plus de 400 camions (26 tonnes et 32 tonnes, essentiellement) dont 10 % roulent au biogaz.

Le CRM travaille avec cinq à six transporteurs pour toute la France. Le matériel destiné à la réforme est expédié par les agences dans ses flux entrant et sortant de de transfert de matériel entre agences, soit pour des besoins ponctuels, soit, à l’initiative de la direction du matériel pour rééquilibrer les parcs entre magasin et disposer le matériel là où la demande est la plus forte.