Stratégie supply

Avec l’automatisation, Beaumanoir divise par deux le coût d’une commande e-commerce

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Le groupe Beaumanoir, vient de présenter un hub digital totalement conçu en interne près d’Orléans qui doit permettre de diviser par deux le coût de traitement d’une commande e-commerce, tout en améliorant les cadences.

Avec l’automatisation, Beaumanoir divise par deux le coût d’une commande e-commerce
Avec l’automatisation, Beaumanoir divise par deux le coût d’une commande e-commerce

Le nouveau process automatisé et robotisé développé pour le traitement des commandes e-commerce sur le site logistique Beaumanoir de Poupry, près d’Orléans traite pour l’heure trois marques - Cache-Cache, Bonobo et Bréal. Il permet à C-Log, la filiale logistique du groupe créée en 2002, de traiter actuellement, près de 15 000 commandes par jour, atteignant même un pic à 17 000, avec 70 robots. Après une montée en charge, le hub digital aura la capacité de traiter au moins 50 000 commandes avec 200 robots. « Cela représente un gain d’une journée par rapport à l’ancienne gestion depuis les entrepôts bretons, indique le directeur général de C-Log, Benoît Garçon. Le hub répond aussi à la problématique de coût car on limite le nombre de fois où l’on touche la pièce. Il y a un rapport de 1 à 4 entre un colis e-commerce et une commande magasin. Avec Poupry, on passe de 1 à 2. »

A Poupry, toutes les commandes e-commerce sont traitées en temps réel, avec un cut-off à 19 heures pour une livraison du colis le lendemain avant 10 heures. Un convoyeur achemine les caisses pré-remplies de vêtements vers un transstockeur monumental, qui les engloutit pour les ranger parmi l’un des 60 000 emplacements de cette ruche. Elles seront ressorties selon les besoins vers une seconde partie de la cellule. Cette zone s’organise autour de deux mezzanines. Des petits robots s’occupent de consolider les commandes multi-articles sur la mezzanine supérieure tandis qu’en dessous, les préparatrices gèrent les emballages.

10 M d’€ investis et un process breveté

C-Log a investi pas moins de 10 millions d’euros dans ce site, déposé un brevet sur les process qu’il déploie et est allé jusqu’à concevoir et fabriquer en interne ses robots convoyeurs, sur son site de Pleudihen-sur-Rance (22). « Nous avons étudié toutes les solutions du marché mais soit le robot n’avait pas les fonctions que nous voulions, soit le coût était prohibitif avec des fonctions sur-capacitaires par rapport à nos besoins. Nous avons attaqué nos développements en partant de l’usage », explique Gwendal Buzulier, directeur industrialisation de C-Log.

Il devient essentiel de maîtriser l’ingénierie pour que le savoir-faire ne reste pas chez les intégrateurs ou les fabricants d’équipements

« Il devient essentiel de maîtriser l’ingénierie pour que le savoir-faire ne reste pas chez les intégrateurs ou les fabricants d’équipements car, aujourd’hui, la logistique c’est du service et des technologies », justifie de son côté Benoît Garçon.

Le site de Poupry pose un nouveau jalon dans l’organisation du groupe Malouin. « La logistique, ce n’est plus une personne sur un chariot qui pousse des palettes, souligne le directeur général de C-Log. C’est surtout un service et des technologies. C’est dans cette optique que nous avons choisi d’investir dans notre propre OMS et dans la robotique.. »

Nous n’avons pas trouvé sur le marché de solution qui corresponde à nos besoins, que nous pouvions pleinement comprendre et faire évoluer

Si le robot reste la partie visible de l’iceberg, l’innovation porte avant tout sur le pilotage et la gestion des outils. « Le plus difficile a été le paramétrage de notre OMS, indique Benoît Garçon. Il représente la première couche du hub digital. Nous n’avons pas trouvé sur le marché de solution qui corresponde à nos besoins, que nous pouvions pleinement comprendre et faire évoluer pour rester toujours pertinent dans les années à venir. » L’OMS permet ainsi au groupe Beaumanoir de définir le lieu le plus pertinent d’expédition d’une commande en fonction du stock, de la promesse client et du coût de traitement. La cellule omnicanale née pour ce projet se charge de vérifier la pertinence du modèle.

La moitie du chiffre d’affaires avec des marques hors groupe

C-Log, réalise la moitié de ses 130 millions d’euros de chiffre d’affaires avec les marques de Beaumanoir : Cache-Cache, Bonobo, Bréal, Morgan, et depuis peu La Halle. Le rachat de Caroll est encore récent et l’intégration se fera pas à pas, « leur supply chain fonctionne bien », assure les dirigeants de C-Log. L’autre moitié de ses revenus provient de marques tierces comme SMCP, Damart, Eden Park ou encore Veja.

Cette organisation nous permet de financer notre innovation et de baisser les coûts logistiques pour les marques du groupe

Au total, la branche logistique dispose de dix sites pour 90 millions de pièces expédiées par an, livrées à 7 800 magasins répartis dans plus de 100 pays. « Cette organisation nous permet de financer notre innovation et de baisser les coûts logistiques pour les marques du groupe Beaumanoir et nos clients partenaires », explique Bertrand Chabrier, directeur du développement de C-Log.

Dynamique de recrutements

La robotisation et plus globalement l’ajout de nouvelles technologies chez C-Log n’a pas pour autant freiné les embauches. « Nous avons une véritable démarche pour fidéliser les équipes en travaillant sur les parcours internes. Avec l’évolution de l’entreprise, nous avons travaillé sur notre plate-forme de marque pour définir nos valeurs, dont les valeurs managériales. Ce n’est pas juste un slide dans une présentation. Nous favorisons la montée en compétences et c’est un argument que nous exposons dès les recrutements. Nous n’avons d’ailleurs pas de problématique pour embaucher et l’ancienneté chez nous est de 9,4 ans », explique, Benoit Garçon. Le directeur général de C-Log se réjouit même de bénéficier d’un effet post covid favorable à l’expatriation en région. « Le covid a facilité les recrutements d’ingénieurs qui souhaitaient quitter l’Ile-de-France », note-t-il.