Stratégie supply

Le marché du recrutement dans la supply chain reste dynamique, mais les tensions persistent

Par Mehdi Arhab | Le | Rh

Comme l’indique Hays dans la 13e édition de son étude de rémunération nationale, le marché du recrutement dans la logistique et la supply chain est très remuant. La concurrence entre les entreprises sont exacerbées, les tensions, elles, continuent de subsister. Les stratégies de recrutement évoluent. En matière de rémunération, les grilles sont légèreent différentes selon qu’elles concernent le monde de l’industrie ou de la distribution.

Le marché du recrutement dans la supply chain reste dynamique, mais les tensions persistent
Le marché du recrutement dans la supply chain reste dynamique, mais les tensions persistent

Le marché du recrutement des métiers de la Supply Chain et de la Logistique demeure dynamique. Qu’importe le secteur d’activité, les entreprises sont à la recherche de profils pointus pour affronter les défis qui se dressent face à elle. La crise Covid a largement complexifié la manière d’appréhender les chaînes d’approvisionnement. Avec les crises géopolitiques qui se sont multipliées et avec elle, la réindustrialisation est revenue sur le devant de la scène. La diversification des bassins de sourcing apparaît comme essentielle. Les défis sont nombreux, mais la main-d'œuvre, qualifiée, manque. Les besoins en recrutement, eux, sont de plus en plus importants. En effet, toutes les entreprises s’arrachent les profils polyvalents et capables de s’adapter aux nouvelles technologies. Selon l’étude, les métiers les plus en tension sont ceux d’ingénieur S&OP et d’approvisionneur. Le plus sollicité est celui d’affréteur.

Le manque de main-d’œuvre qualifiée oblige les entreprises à repenser leur approche en matière de recrutement. La notion d’attractivité est devenue primordiale, la marque employeur constitue un enjeu majeur. Et de fait, la concurrence est exacerbée. « Le vieillissement de la main-d’œuvre non remplacée ainsi que des conditions de travail exigeantes ont dissuadé de nombreux candidats potentiels de rejoindre le secteur », peut-on lire dans l’étude éditée par Hays. De nombreuses entreprises, chargeurs et prestataires, ont consenti à proposer des niveaux de salaires plus intéressants. L’amélioration des conditions de travail est un autre levier actionné. Et d’autres le seront sans doute encore, tant les besoins en recrutement vont croître, encore et encore.

Des niveaux de salaires plus ou moins similaires à l’an dernier pour les directeurs supply chain

Pour ce qui est des niveaux de rémunérations, les grilles sont légèrement différentes selon qu’elles concernent le monde de l’industrie ou de la distribution. À l’instar de ce que l’on pouvait constater l’année dernière, le salaire des directeurs et responsables supply chain d’entreprises du secteur industriel s’est établi, pour les profils les plus endurcis, en moyenne entre 100 000 et 150 000 euros bruts. Leurs pairs qui opèrent dans le secteur de la distribution gagnent en moyenne entre 100 000 et 130 000 euros bruts. Le niveau de rémunération des responsables supply chain usine avec moins de trois ans d’expérience est compris entre 45 000 et 55 000 euros bruts, les profils les plus rompus, eux, peuvent prétendre à un niveau de salaire compris entre 70 000 et 80 000 euros bruts. 

Les responsables S&OP, qui justifient de plus de huit années d’expérience, touchent en moyenne entre 70 000 et 85 000 euros bruts, tandis que ceux ayant moins de trois ans d’expérience touchent entre 45 000 et 55 000 euros bruts. Les profils intermédiaires, eux, voient leur niveau de rémunération osciller entre 60 000 et 70 000 euros. La fourchette haute des salaires des responsables approvisionnements des entreprises du secteur industriel est comprise entre 55 000 et 65 000 euros. Dans la distribution, cette fourchette, pour les profils les plus expérimentés, est estimée entre 65 000 euros bruts et 70 000 euros bruts.

Le métier d’approvisionneur, qui réclame des compétences rares et recherchées, n’est pas celui qui est le mieux rémunéré, bien au contraire. Pour autant, comme l’indique Hays, il revêt une importance capitale du fait des besoins des entreprises en matière de gestion de l’urgence notamment. Dans l’industrie, comme ce fut déjà le cas l’année dernière, le niveau de salaire des approvisionneurs avec moins de trois d’expérience est compris entre 32 000 et 38 000 euros. Dans la distribution, il est bien moins élevé (entre 27 000 euros bruts et 29 000 euros bruts). Les profils intermédiaires dans le secteur industriel peuvent prétendre à toucher entre 38 000 et 45 000 euros, tandis que les profils les plus expérimentés peuvent voir leur niveau de salaire atteindre 50 000 euros bruts à l’année. En revanche, dans la distribution, les approvisionneurs les plus expérimentés empochent au maximum, en moyenne, que 38 000 euros bruts.