Pour améliorer la visibilité du transport, les entreprises pourraient miser sur des agents autonomes
Dans une étude récemment dévoilée, Manhattan Associates révèle toutes les difficultés des entreprises à intégrer des systèmes fiables pour piloter leur transport. La qualité des données constitue encore un obstacle majeur pour elles qui cherchent, à terme, à tirer parti de l’IA dans la gestion de leurs flux.

Manhattan Associates vient tout juste de dévoiler les résultats de sa dernière étude menée en collaboration avec le cabinet d’analyse international Vanson Bourne. Cette enquête mondiale, basée sur les réponses de 1 450 décideurs issus de tous les continents et divers secteurs d’activité, nous apprend notamment que 48 % des entreprises dépensent plus de 10 % de leur budget transport en erreurs et perturbations. Ils sont par ailleurs 78 % à considérer la gestion du transport comme un impératif stratégique pour réussir, et ce chiffre atteint 86 % pour 2030. Autre enseignement : 82 % des entreprises sont convaincues que les progrès en matière de planification, de prévision et de modélisation vont permettre de réduire les coûts de fret d’au moins 5 % d’ici les cinq prochaines années. Dans les grandes lignes, le transport apparaît comme l’un des enjeux stratégiques des chaînes d’approvisionnement.
À l’avenir, les agents autonomes entreront en jeu et bouleverseront le paysage
D’ailleurs, pour six répondants sur dix, une visibilité accrue renforce la satisfaction client. Et pour 50 % des interrogés, une meilleure visibilité permet également de réduire les coûts de transport. D’ailleurs, 61 % des entreprises prévoient d’ici cinq ans l’émergence d’agents autonomes dopés à l’IA et capables d’agir de manière indépendante pour atteindre des objectifs précis. Elles ne sont en revanche que 37 % à indiquer avoir déjà étroitement intégré l’IA et le Machine Learning dans leur système de gestion du transport.
Face aux difficultés auxquelles ils peuvent faire face, près de la moitié des entreprises se disent prêtes à intégrer des agents autonomes d’ici 2030. Pourtant, toutes s’attendent à rencontrer des obstacles majeurs, tels que le manque de compétences (49 %), des difficultés d’intégration (44 %) et des problèmes de qualité et de disponibilité des données (44 %). Près de la moitié des entreprises (48 %) estiment être prêtes à intégrer les agents autonomes d’ici 2030. Beaucoup d’entreprises sont déjà dotés d’un TMS, interfacé à leurs systèmes de planification des ventes et des opérations (60 %) et utilisent l’analyse prédictive ou l’IA (56 %). En revanche, elles sont encore peu nombreuses à s’appuyer sur des outils clés tels que l’analyse des tendances (38 %), la réservation et l’appel d’offres automatisés (36 %), ou la détection de la demande en temps réel (35 %).
Dernier point : le transport est perçu par les entreprises comme un véritable game changer en matière de développement durable. Alors que près de sept entreprises sur dix voit la chose comme un impératif, ou, a minima, une priorité stratégique majeure et que 62 % ont déjà commencé à se conformer à la directive européenne sur les rapports de durabilité des entreprises (CSRD), beaucoup d’entreprises tentent de rendre leur transport plus vertueux. Or, leur « capacité à y voir clair dans un paysage réglementaire qui évolue sans cesse reste un défi de taille. La conformité aux exigences environnementales est d’ailleurs l’obstacle le plus fréquemment cité comme susceptible d’impacter la performance des entreprises au cours des cinq prochaines années », indique l’étude. Dans l’ensemble, les entreprises ne parviennent pas à « rendre le développement durable opérationnel » : seules 34 % déclarent l’avoir pris en compte dans leur planification opérationnelle, 30 % dans leurs décisions d’achat, et seulement 31 % proposent des solutions de carburants respectueuses de l’environnement.