Transport

Transport routier : un déficit d’activité continu depuis 2019


Le bilan 2024 du Comité national routier (CNR) sur le transport routier de marchandise révèle la poursuite de la baisse d’activité enclenchée depuis la crise Covid. Une tendance qui s’accompagne d’une inflation tous azimuts pour produire un effet ciseau peu propice à la transformation d’un secteur sur lequel pèsent de fortes attentes environnementales.

Transport routier : un déficit d’activité continu depuis 2019
Transport routier : un déficit d’activité continu depuis 2019

Entre 2023 et 2024, l’indicateur de production d’un véhicule, calculé en combinant le kilométrage annuel parcouru et le coefficient de chargement, affiche une variation négative de -0,4 %. Cet indicateur n’a jamais franchi la barre d’un indice 100 placé en 2007, avec pour seul pic l’année 2019, avec un indice 91,6.

Décroissance et inflation

Parallèlement à cette glissade de l’activité sur une pente descendante, les coûts de fonctionnement des entreprises de transport empruntaient inexorablement une pente inflationniste. Une inflation qui s’est ressentie aussi bien sur les salaires des conducteurs qui se sont accrus de 3,6 % en 2024, que sur les coûts kilométriques d’entretien-réparations et de pneumatiques qui progressent respectivement de +2,7 % et de +3,8 % en un an.

Sur le long terme, cette inflation prend des proportions impressionnantes avec +30,7 % d’augmentation de la rémunération des conducteurs sur dix ans, supérieure ; +30,5 % d’augmentation du prix des véhicules entre 2019 et 2024. Les coûts kilométriques des péages ont pour leur part enregistré une croissance annuelle moyenne de +2,4 % depuis 2007.

Coûts fixes en hausse

Plus préoccupant encore, les coûts fixes, plus difficiles à adapter à la baisse d’activité sont également en hausse sensible. La valeur moyenne d’un tracteur augmente ainsi de + 5,7 % en 2024, les coûts d’assurances flotte se renchérissent en moyenne de +7,1 %. Enfin, les coûts de structure progressent de +8,7 % entre 2023 et 2024.

Productivité : poussées dans leur retranchement

Cette situation morose présente tout de même l’avantage de pousser les entreprises de transport à rechercher des nouvelles sources de productivité. Sous la pression, le taux de parcours à vide a ainsi reculé de -0,6 point et les temps d’attente au chargement et au déchargement de -3,3 %, entre 2023 et 2024. Sur dix ans, la consommation globale de gazole baissait de 8,6 %… Pas sûr que cela soit uniquement du uniquement dû aux efforts des chargeurs et transporteurs pour décarboner leurs transports.