Solutions et techno

Reflex lance une nouvelle solution pour décloisonner la supply et passe au Saas

Par Mehdi Arhab | Le | It

La business unit d’Hardis Group, Reflex a dévoilé au cours d’une conférence de presse ses résultats prévisionnels de l’année 2022. Profitant d’une croissance de 20 %, l’éditeur voit la vie en rose et affiche clairement ses ambitions : devenir ni plus ni moins un acteur de référence des solutions d’exécution logistique en Europe.

Pauline Poissonnier, responsable commerciale France et Florent Boizard, directeur de Reflex. - © D.R.
Pauline Poissonnier, responsable commerciale France et Florent Boizard, directeur de Reflex. - © D.R.

Un chiffre d’affaires prévisionnel 2022 en hausse de 20 %, estimé à 67 millions d’euros ; des velléités d’expansion et de développement assumées ; une suite logicielle désormais délivrée en SaaS ; une solution nouvelle pour enrichir son offre ; la refonte de son site web et de son logo auquel s’ajoute une parole incisive, « live logistics » … Le dernier millésime et le début d’année 2023 de Reflex, business unit d’Hardis Group sont somme toute prometteurs et très animés.

La société de conseil et de services informatiques, intégrateur de Salesforce et éditeur de logiciels pour la logistique table au demeurant sur un chiffre d’affaires 2022 de 156 millions d’euros (+ 15 %). Le groupe, sorti de terre en 1984, emploie aujourd’hui quelque 1 550 collaborateurs, parmi lesquels 550 œuvrent dans l’activité de Reflex, « passionnés et qui pensent par la logistique », susurre Florent Boizard, directeur de Reflex. La BU, créée dix ans plus tard, revendique 440 clients, répartis dans 25 géographies et pas moins de 2 000 sites. Cette dernière avait d’ailleurs profité de l’augmentation de plus de 30 % de ses ventes en 2021.

Le Vieux continent, terrain de jeu visé

« Nous avons acquis une position de leader en France et nous voulons désormais nous positionner comme l’un des acteurs majeurs du marché européen du WMS, en nous déployant dans de nouveaux pays », pose d’ailleurs Florent Boizard. Pour ce faire, la BU mise sur le développement de son réseau d’intégrateurs, son potentiel de croissance organique et ne s’interdit aucunement de mener des opérations de croissance externe.

Hardis Group a d’ailleurs acté il y a peu l’acquisition de Sislog, éditeur espagnol de WMS et ancienne filiale d’Atos, lui permettant ainsi de renforcer significativement sa position dans le pays de Cervantes. Complémentaire à la solution portée par Reflex, Sislog compte une centaine de clients des secteurs de l’agroalimentaire, de la distribution, de l’industrie pharmaceutique et de la prestation logistique sur près de 400 implémentations de sa solution de gestion d’entrepôt en Espagne, au Portugal et en Amérique du Sud. « Cette solution répond à des marchés spécifiques, avec des fonctionnalités différentes, des fondamentaux simples et très adaptés à des structures moins matures », explique Florent Boizard, qui n’exclut pas de voir Sislog commercialisé en France. 

 Nous souhaitons développer notre activité dans cinq à six pays

Présent en France, bien sûr, en Espagne, aux Pays-Bas et, enfin, en Pologne (contrée où Hardis a réalisé une acquisition), Reflex a, au demeurant, commencé à étendre son réseau de partenaires pour couvrir différents territoires européens (Suède, Norvège, Italie…), mais aussi l’Inde et les États-Unis. « Nous souhaitons développer notre activité dans cinq à six pays. Pour assumer cette ambition, nous pouvons compter sur notre réussite auprès de nos grands comptes tels que Duracell et Intermarché. Cela nous a beaucoup appris sur notre capacité à délivrer une solution à l'échelle globale », clame Florent Boizard. 

Le SaaS pour mieux se conformer aux attentes du marché

Disponible depuis 2017 on premise - sur site - et en cloud privé hébergé par les datas centers du groupe, Reflex sera distribué aussi en mode SaaS. Une nouveauté adaptée au cloud public, plus spécifiquement à Google Cloud. Ce projet d’entreprise devra permettre des déploiements plus rapides auprès des clients demandeurs et ce, sur toutes les régions du monde. « Cela s’intègre facilement avec les SI et permet de réduire les coûts d’infrastructures et de maintenance, avec un ROI plus rapide », décrit Pauline Poissonnier, responsable commerciale des solutions de Reflex en France.

Une offre construite sur le temps long et qui a réclamé des efforts colossaux. « Cela a nécessité plusieurs dizaines de milliers de jours », assure Florent Boizard. S’il confirme bien entendu que ce nouveau canal de distribution perdurera, l’histoire allant dans ce sens, Florent Boizard affirme également que cette version ne viendra pas éteindre définitivement le on premise. Bien au contraire ; « le marché existe pour le SaaS et le on premise », commente-t-il.

Et pour cause, certains clients, pour des raisons sécuritaires et de protection notamment, ne souhaitent pas se tourner vers le cloud public. D’où le choix de Reflex de maintenir l’ensemble des fonctionnalités de sa version sur site et d’enrichir au même rythme ses deux bijoux. « Nous conserverons la même trajectoire de développement technologique pour le on premise et le SaaS », garantit Florent Boizard. Tout juste dévoilée, la solution SaaS portée par Reflex a déjà trouvé preneur : « un client de la distribution spécialisée », témoigne le directeur général.

Enrichissement de l’offre avec trois nouveaux modules

Reflex ne s’arrête pas en si bon chemin, révélant également trois nouveaux modules baptisés Unified Inventory, Order Tracking et Control Tower. Le tout prend le nom de Reflex Visibility, une solution totalement indépendante. Un lancement qui s’accompagne par ailleurs d’un lifting complet de l’application RF sous Android. « Elle a été pensée au service de l’opérateur de la productivité et de la facilité d’usage », expose Florent Boizard. Pour Reflex, il s’agit de faire de la Supply Chain un terrain collaboratif de tous les instants et donner davantage de visibilité à l’entreprise, ses services et ses tiers - prestataires, fournisseurs et clients. Résultat d’une coopération étroite entre le département R&D de Reflex, de ses clients industriels, retailers et prestataires, cette brique projette de « désiloter » l’entrepôt. Elle s’insère au WMS Reflex, mais peut aussi se coller à d’autres via des API. 

Pour ce qui est de leur rôle respectif, Unified Inventory offre une visibilité en temps réel sur les stocks sur l’intégralité d’un réseau logistique et Order Tracking fournit le suivi de bout en bout de la prise de commandes jusqu’à la livraison du client final. Le dernier, Control Tower, propose une vue d’ensemble, en exposant les stocks fournisseurs. Une manière pour Reflex de permettre à ses clients de piloter globalement la performance de l’exécution Supply Chain sur l’ensemble des sites, en se fondant sur le partage de nombre de KPI de tous les acteurs de la chaîne de valeur, avec centralisation des données de nombreux outils - ERP, WMS, TMS … À tout cela s’ajoutera bien entendu de nouvelles fonctionnalités et modules, notamment un portant sur la gestion partagée des litiges, qui pointera le bout de son nez dans les semaines à venir.