Le robot intralogistique Rob’Occ lève 3 millions d’euros en amorçage
Pur produit du Tarn, simple d’usage et extrêmement compétitif, le robot d’intralogistique ROC’E a séduit un pool de Business Angels, trois ans après sa mise sur le marché. Son fabricant, Rob’Occ vient d’annoncer une levée de trois millions d’euros après une première année à l’équilibre et entend profiter de ces fonds pour se développer en Europe.
La start-up tarnaise Rob’Occ vient de lever trois millions d’euros en seed auprès d’un consortium de business angels franco-suisses, d’Occibot Industries et de Tarn Capital Investissement, de l’Agence régionale d’investissement stratégique d’Occitanie, avec le soutien de Banque populaire Occitanie et de la Caisse d’Epargne Occitanie. Cette opération permettra de faire franchir les frontières de l’hexagone à son robot mobile d’intralogistique ROC-E. Doté d’une capacité de charge allant jusqu’à 200 kilos, ROC-E est conçu pour le transport interne, le réassort, l’acheminement de pièces, de documents ou de marchandises, l’affichage et les interactions avec le public, dans l’industrie, la logistique, les services, la santé ou le retail. « Notre robot présente la particularité d’être très collectif et d’être capable de circuler au milieu des humains par exemple pour aider au réassort des rayons d’une boutique », vante le CEO de Rob’Occ, Patrick Delhinger.
Avec un chiffre d’affaires multiplié par trois en 2025 et une première année à l’équilibre, Rob’Occ ambitionne de vendre plus de 50 robots en 2026 et deux fois plus en 2027. A l’heure actuelle, la société compte une dizaine de clients, dont Safran, Actia, Bic, Orange, ou encore Mecaprec. L’entreprise, qui emploie actuellement dix personnes, doit recruter une quinzaine de collaborateurs, notamment dans les domaines marketing, commercial et technique, pour accompagner cette croissance.
Fabriqué dans le Tarn avec 84 % de composants d’origine européenne
Créé en 2022 par huit cofondateurs qui se partagent encore 60 % du capital, Rob’Occ se veut un acteur d’une robotique à la fois « souveraine et responsable ». Soutenue par la Région Occitanie, Airbus Développement, BPI France et France 2030, la start-up fabrique localement ses robots. Le sourcing européen représente également plus de 84 % de la valeur du robot, hors composants électroniques et ultra-sons. Le bloc aluminium du robot, notamment, est usiné par Usitech, dans la Manche. Usitech que l’on retrouve parmi les actionnaires de Rob’Occ. Les lidars sont allemands, les moteurs sont suisses et leur contrôleur est grec.
Le premier point de notre stratégie était d’avoir un robot fabriqué localement qui peut être exporté, qui soit souverain
« Le premier point de notre stratégie était d’avoir un robot fabriqué localement qui peut être exporté, qui soit souverain et dans la souveraineté nous incluons la cybersécurité », explique le CEO, Patrick Delhinger. « Nous privilégions des composants standard qui existent sur étagère ce qui facilite l’export puisque les standards que nous choisissons sont disponibles partout sur la planète », précise-t-il.
« Lors de notre création nous avions deux prérequis : devenir intégrateur pour installer nos propres robots et être capables d’aller à l’export », raconte le cofondateur. L’étape suivante, inscrite dans le plan de marche de Rob’Occ dès sa création se trouve au-delà des frontières de la France, en Espagne, en Italie, en Suisse et au Maroc.
En abaissant la barrière à l’entrée de l’équipement robotique, nous ouvrons la capacité à des petites PME et des TPE d’utiliser des robots
L’atout principal de ROC’E est sa simplicité qui le rend accessible à un marché de petites PME et de TPE. « En abaissant la barrière à l’entrée de l’équipement robotique, nous ouvrons la capacité à des petites PME et des TPE d’utiliser des robots pour améliorer leur productivité et les conditions de travail », confirme Patrick Delhinger. ROC’E s’installe en une heure. Il fonctionne sans wifi et par conséquent sans avoir besoin de s’intégrer à un ERP ou un WMS. Rob’Occ maîtrise la totalité du logiciel de pilotage du robot, de même que la conception mécatronique.
Des coûts d’achat entre 30 000 euros et 50 000 euros
Cette simplicité d’adoption et de fonctionnement permet aussi à Rob’Occ de proposer un très bon TCO étant donné les coûts de projet et les coûts d’opération évités, estimé en moyenne par Patrick Delhinger entre trois à quatre fois le prix du robot. Le coût d’achat de ces robots varie entre 30 000 euros et 50 000 euros pour un ROI moyen allant de six à 18 mois.
Pour l’avenir, le fondateur de Rob’Occ est particulièrement optimiste et croit fermement au développement de son marché des AMR, qu’il estime à environ 9 milliards d’euros sur les 90 milliards d’euros de la robotique.