Stratégie supply

Club Supply Chain : Les secrets d’une supply chain anti-gaspi

Par Mehdi Arhab | Le | Green

Le club supply chain du mois de mai, lors duquel une vingtaine de donneurs d’ordre étaient réunis, a été le théâtre de débats animés et inspirants. La question étant de savoir comment la supply chain pouvait participer à la lutte contre le gaspillage. Compte-rendu, non exhaustif bien sûr

Club Supply Chain : Les secrets d’une supply chain anti-gaspi
Club Supply Chain : Les secrets d’une supply chain anti-gaspi

La lutte contre le gaspillage et l’inefficacité, voilà peut-être le meilleur levier pour financer une supply chain vertueuse,  décarbonée et respectueuse de la notion de développement durable. La supply chain peut jouer un rôle prépondérant dans la lutte contre le gaspillage, en premier lieu via l’optimisation des stocks, la redéfinition des modèles de packaging pour transporter moins de vide. En somme, de plus en plus d’entreprises tentent de mettre la logistique au service de boucles de réemploi et de recyclage. Nous n’en sommes qu’au début de l’histoire, mais les avancées commencent à s’apercevoir. Économiser les ressources avec une vision globale des Opérations, et pas seulement sur le volet transport, paraît primordial.

Il nous faut produire, transporter plus juste et avoir de meilleures prévisions. Il faut apprendre à réduire nos consommations, notamment énergétiques

Les pertes peuvent intervenir sur tous les maillons de la chaîne de valeur : transformation, approvisionnement, stockage, distribution. « Il nous faut produire, transporter plus juste et avoir de meilleures prévisions. Il faut apprendre à réduire nos consommations, notamment énergétiques », lance un directeur supply chain. Cela soulève donc des questions sur le transport bien sûr, mais aussi sur les manipulations, la conservation, les moyens logistiques … Le sujet revêt une importance majeure, car il en question de notre avenir, de la préservation des ressources que nous offre la planète. «  Beaucoup de leviers peuvent être activés pour verdir la supply chain. Et la chasse au gaspillage en est évidemment un », souligne l’un des invités.

Chasser le gaspillage, quel qu’il soit, c’est économiser de l’argent

Ainsi, mieux contrôler les stocks et minimiser les pertes sont des enjeux primordiaux de nos jours pour toute entreprise qui se respecte. Selon de nombreuses études, universitaires et autres, le gaspillage dans la supply chain au niveau mondial coûte aux entreprises plusieurs dizaines de milliards de dollars chaque année. Outre les aspects environnementaux, il y a donc aussi une question de coûts. Et oui, gaspiller coûte cher, très cher même. « Chasser le gaspillage, quel qu’il soit, c’est économiser de l’argent », confirme d’ailleurs l’un des convives. Des solutions logistiques plus sophistiquées sont donc plus que nécessaires. « Mais pour traiter le gaspillage, faut-il encore savoir ce qui est gaspillé et en quelle quantité. On ne peut piloter que ce que l’on mesure », rappelle l’un des convives. 

Amélioration continue, maître-mot pour atteindre une performance durable

Dans un monde où les entreprises cherchent à augmenter de plus en plus rapidement les volumes, les patrons supply chain doivent donc limiter le gaspillage. Les inefficacités les plus infimes, à force de s’accumuler, peuvent en engendrer toutes sortes. Pour l’éviter, ils disposent de plusieurs leviers, comme le lean management. Certains directeurs supply chain ont décidé d’organiser leurs entrepôts comme une usine en impliquant les opérateurs dans la recherche permanente d’efficacité. Une manière pour eux d’améliorer leur performance en éliminant les coûts superflus et en limitant le gaspillage des ressources. Beaucoup d’entreprises ont par ailleurs décidé de travailler sur l’agilité de leurs sites de production, comme le font savoir certains convives. Clients, fournisseurs, distributeurs, points de ventes… Tous sont ainsi impliqués dans cette approche, car il s’agit en premier lieu d’optimiser et de renforcer les relations avec les parties prenantes de la chaîne de valeur pour plus d’efficacité. « L’équilibre n’est pas simple à calculer et même à faire passer », explique l’une des convives.

Les exigences des consommateurs sont telles aujourd’hui qu’elles poussent les donneurs d’ordre à transformer leur supply chain. En quête de produits plus responsables, vertueux, mieux pensés tout simplement, ils sont toutefois toujours plus animés par une quête de vitesse. Il est de leur devoir de prendre leur responsabilité (écologique) et d’être plus conciliants.

Une visibilité accrue fondée sur la data permettra de réduire le gaspillage

La technologie peut, elle, aider les donneurs d’ordre à moins gaspiller. C’est avec des informations en temps réel sur le statut, l'état et l’inventaire précis des produits qu’ils pourront éviter au maximum les gaspillages. « Une visibilité accrue fondée sur la data permettra de réduire le gaspillage », défend l’un des convives. Mais même si elles sont outillées pour la majorité, le niveau de visibilité des directions supply chain n’est sans doute pas encore assez élevé pour lutter efficacement contre le gaspillage. Les stocks excédentaires résultant de prévisions et de commandes tardives et/ou erronées, le temps perdu pendant la distribution ou encore les modèles de transport non adaptés ont des effets désastreux. Aux entreprises de changer la donne désormais et de revoir leur modèle d’organisation.