Résilience, automatisation et pressions réglementaires, grands sujets des industriels français
Malgré un léger mieux sur les délais d’approvisionnement, les entreprises industrielles françaises estiment que l’environnement dans lequel elles évoluent reste tendu, marqué par la hausse des coûts, la complexité réglementaire et des tensions persistantes sur certains composants. L’automatisation apparaît plus que jamais comme un levier de résilience.
Les chaînes d’approvisionnement industrielles françaises montrent des signes de stabilisation. Selon l’étude menée par reichelt elektronik avec l’institut OnePoll, 41 % des industriels jugent encore l’approvisionnement en composants difficile - une amélioration notable par rapport aux 49 % enregistrés en 2024. Les perspectives s’améliorent légèrement : 40 % des entreprises anticipent un assouplissement des conditions d’ici douze mois, un chiffre similaire à celui enregistré l’an dernier. La réduction des jours d’arrêt liés aux goulots d’étranglement, passés de 44 à 21 jours entre 2023 et 2025, confirme une meilleure adaptation à la volatilité des marchés mondiaux.
Des tensions persistantes sur les composants stratégiques
Si le tableau global s’éclaircit, certains segments restent sous pression. Les semi-conducteurs demeurent une source de tension majeure pour 32 % des industriels, tandis que les cartes de développement et pièces détachées continuent de poser un problème à environ un tiers d’entre eux. De nouveaux points de fragilité apparaissent également sur des produits tels que les câbles, batteries ou technologies de charge, dont les difficultés d’approvisionnement se sont nettement accrues entre 2024 et 2025. Ces évolutions traduisent une complexification accrue des chaînes logistiques autour de composants critiques.
La pression financière s’intensifie. Plus de 60 % des industriels signalent une hausse significative des prix des composants critiques, contre 54 % l’an passé. Dans un contexte économique jugé fragile, la moitié des entreprises expriment leur inquiétude face à la conjoncture nationale. À cette tension s’ajoute la montée en puissance d’une réglementation environnementale plus stricte, perçue comme un facteur de complexité supplémentaire par 52 % des répondants, contre 44 % en 2024. Cette combinaison renforce la nécessité d’adapter les stratégies d’achat, de sourcing et de conformité.
L’automatisation, pilier de la résilience industrielle
Pour renforcer leur robustesse, les industriels accélèrent leurs investissements dans l’automatisation. En 2025, 41 % ont déjà déployé de nouvelles solutions automatisées, tandis que 34 % prévoient de le faire à court terme. Les efforts portent principalement sur la gestion des stocks (67 %) et le traitement des commandes (53 %). Mais cette transformation n’est pas sans obstacles : coûts d’investissement (30 %), intégration aux systèmes existants (24 %), cybersécurité (23 %) et dépendance aux fournisseurs (23 %) freinent encore les projets.
L’automatisation et la digitalisation des chaînes d’approvisionnement apparaissent tout de même comme des leviers décisifs pour renforcer la capacité d’adaptation des industriels face aux chocs. Malgré les défis, la filière française affiche un optimisme mesuré, reflet d’une résilience désormais ancrée dans la culture industrielle.