Stratégie supply

Araquelle, l’art de l’infusion bio porté par une logistique intégrée et solide


Née en 1989 et solidement enracinée en Provence depuis plus de vingt ans, la société Araquelle s’est imposée comme le leader des infusions bio en magasins spécialisés. Derrière ses 300 références et ses 70 millions de tasses dégustées en 2024, une recette bien huilée : un sourcing local et éthique, une logistique intégrée ultra-performante, et une exigence de qualité qui infuse chaque étape, du champ jusqu’à la tasse.

Araquelle, l’art de l’infusion bio porté par une logistique intégrée et solide
Araquelle, l’art de l’infusion bio porté par une logistique intégrée et solide

Un catalogue 100 % bio, des produits locaux, éthiques, de la passion, des mélanges aromatiques aussi originaux que bien pensés et une image de marque qui ne cesse de se renforcer … Le groupe Araquelle, créateur d’infusions bio, thés bio et assaisonnements bio, né en 1989 et installé en Provence depuis 2002, s’est construit une solide réputation sur son marché. L’entreprise revendique même le statut de leader des infusions en magasins bio et la plus large gamme du marché avec plus de 300 références produits.

Son fondateur et actuel PDG, Philippe Petit, issu de l’industrie pharmaceutique végétale, s’est lancé dans la création d’infusions santé et bien-être hors pharmacie après avoir travaillé à l’élaboration d’infusions vendues dans les officines, et qui avaient justement le statut de médicaments. En près de 40 ans, la société, qui recentre sa communication autour de sa marque phare Provence d’Antan, a parcouru un sacré bout de chemin. Depuis 2014, elle a même lancé deux boutiques en propre : Florel en Provence à L’Isle sur Sorgue et une autre Salon-de-Provence.

Philippe Petit, fondateur et patron d’Araquelle - © D.R.
Philippe Petit, fondateur et patron d’Araquelle - © D.R.

Elle alimente également plus de 2 000 points de vente en France et à l’étranger : environ 400 pharmacies, des boutiques spécialisées et plus de 1 800 magasins bio, ainsi que les réseaux de grandes coopératives telles que Biocoop, mais aucun acteur de la grande distribution, et ce par choix. « C’est un choix stratégique, effectué pour des raisons d’éthique. Nous estimons qu’en termes de qualité produit, cela ne correspond pas à l’image que l’on souhaite donner », explique Philippe Petit.

En 2024, l’entreprise a enregistré trois millions d’unités vendues (environ 70 millions de tasses, soit plus de deux fois le marché pharmacie), pour un tout petit peu moins de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Elle emploie une vingtaine de personnes et achète près de 150 ingrédients (plantes, herbes aromatiques, fruits, baies, épices …) auprès de coopératives agricoles essentiellement qui lui assurent des volumes sécurisants, un haut niveau de qualité et gustatif. « Le tout représente plus des centaines de tonnes d’achats par an d’ingrédients sains, sans pesticide et encore moins traités chimiquement. » Parmi ses principaux bassins de sourcing, Araquelle compte la Provence évidemment, la Drôme, mais aussi l’Italie ou encore l’Espagne.

« La demande des consommateurs pour les produits bio ne cesse d’augmenter, c’est d’ailleurs aussi pour cela que nous avons quitté la Bourgogne et déménagé en Provence, près des lieux de culture. Notre chaîne d’approvisionnement nous a permis de construire un catalogue produit aussi large qu’original, » expose le patron d’Araquelle. Son succès, sa société le doit en (très) grande partie à sa logistique, un poste que le groupe a totalement intégré. En 2014, Philippe Petit a lancé un projet structurant : la construction de nouveaux locaux avec 4 000 m² d’entrepôt réservés aux produits finis et 1 000 m² de bureaux. En moyenne, Araquelle traite sur son site logistique 15 000 colis par an, soit 350 à 400 palettes.

Forecast et roulements performants

Notre promesse : une commande effectuée avec 12h est une commande qui part dans la journée et qui arrive à J+1

« Ce projet visait à faciliter et optimiser toutes nos opérations logistiques et notre fonctionnement, qui étaient pour le moins complexes dans notre ancienne réserve logistique de 1 200 m². Notre volonté était de maintenir une qualité de service de haut niveau », expose Clarisse Petit, directrice stratégique de Provence d’Antan et fille de Philippe Petit. L’entreprise revendique pas moins de 98 % de taux de satisfaction clients. Les clés du succès : des forecast précis ajustés sur un 15 mois en fonction de la saisonnalité et des récoltes, des roulements ultra-fluides et aucune rupture de stock. « Notre promesse : une commande effectuée avec 12h est une commande qui part dans la journée et qui arrive à J+1 », poursuit la directrice stratégique. « Internaliser la logistique nous offre de la souplesse ; une souplesse à laquelle nous n’aurions sans doute pas pu prétendre avec un tiers logistique. Outre cette promesse client, nous sommes en mesure de traiter les urgences et demandes de dépannage avec une réactivité sans égale », ajoute Philippe Petit.

En travaillant sur des prévisions à 15 mois, Araquelle offre un certain niveau de visibilité à ses fournisseurs et s’engage de la sorte dans des relations partenariales avec eux. Ses relations avec les producteurs ne sont pas simplement commerciales  ; elles sont fondées sur la confiance et le respect. Le groupe privilégie des contrats de culture longue durée, garantissant une stabilité financière à ses partenaires. Cette approche permet derrière d’assurer une juste rémunération qui valorise le travail et le savoir-faire des agriculteurs. « Nous avons avec eux une relation de confiance. Ils nous assurent du capacitaire. Si besoin, nous ajustons nos volumes selon certains aléas - baisse ou hausse de la consommation par exemple. Nous leur demandons de bloquer les stocks et d’être souples pour éviter de notre côté toute rupture. C’est un jeu lent qui peut parfois être rétréci », précise Philippe Petit.

Une logistique internalisée pour assurer un niveau de service de haute qualité

Si Araquelle s’est décidé à lancer la construction de son propre entrepôt il y a plus de dix ans, c’est avant tout pour répondre à ses propres exigences, en matière de relation client mais aussi et surtout de qualité. L’entreprise n’est pas un fabriquant à proprement parler, mais un formulateur. Le groupe travaille avec ingénieurs agroalimentaires pour élaborer ses infusions et innovations gustatives et offre en outre un emploi à près d’une quarantaine de personnes en situation de handicap évoluant dans quatre CAT (centre d’aide par le travail), lesquelles interviennent sur la chaîne de valeur en assurant le conditionnement des produits. Un cahier de charge strict assure un produit final de qualité, à la traçabilité totale et contrôlé par un organisme d’État. Aquarelle impose qui plus est des contrôles supplémentaires : teneur en huiles essentielles, aspect, couleur, parfum de chaque plante bio, ainsi que des analyses microbiologiques. Ainsi, chaque infusion, chaque thé est l’aboutissement d’un processus de quarantaine et contrôles rigoureux et méticuleux, chaque lot étant soumis à des analyses approfondies par des laboratoires indépendants sur le plan bactériologique notamment.

Garder la mainmise sur la logistique nous aide commercialement. Comme cela, nous pouvons envoyer des informations à nos clients beaucoup plus facilement : échantillons, nouveaux produits, futures offres promotionnelles

En outre, la logistique s’est imposée pour Araquelle comme un outil de communication et marketing. « Garder la mainmise sur la logistique nous aide commercialement. Comme cela, nous pouvons envoyer des informations à nos clients beaucoup plus facilement : échantillons, nouveaux produits, futures offres promotionnelles … », expose le fondateur d’Araquelle. Internaliser la logistique a aussi permis à Araquelle de discuter directement avec ses tiers transporteurs, dont DPD. Un atout de taille pour l’entreprise, qui peut compter sur ses prestataires pour l’aider à maintenir un niveau élevé de qualité de service et par ricochet sa promesse client.

Toute la chaîne de valeur, de la culture des plantes à l’emballage final, est pensée pour minimiser notre empreinte écologique. Nous sommes constamment en veille sur les dernières technologies et innovations qui pourraient nous aider

Pour améliorer encore sa performance logistique (et globalement), Araquelle a décidé de s’attaquer à deux chantiers bien robustes : la réduction de son empreinte carbone et la réduction des emballages. Le groupe a, cette année, stoppé ses achats de solutions de calage et s’est équipé d’une machine à recycler les cartons. « Nos réflexions se posent sur nos transports, notre empreinte carbone et les suremballages. Tout est sujet à questionnement, notre ambition est de réduire de façon importante notre empreinte environnementale et nos déchets », avance Philippe Petit. « Au regard de notre fonctionnement, nous avons inscrit le respect de l’environnement au cœur de notre action. Toute la chaîne de valeur, de la culture des plantes à l’emballage final, est pensée pour minimiser notre empreinte écologique. Nous sommes constamment en veille sur les dernières technologies et innovations qui pourraient nous aider », poursuit Clarisse Petit.

Un métier valorisé

À cela s’ajoutent d’importants investissements, notamment en matière de digitalisation. L’entreprise a implémenté l’ERP Sage, qui constitue sa colonne vertébrale et s’appuie sur un outil sur-mesure (édité par un acteur externe) pour optimiser certaines de ses opérations en entrepôt. Son site de 4 000 m² n’intègre en revanche aucun élément d’automatisation et de mécanisation parce que l’activité ne le permet pas. L’organisation, elle, a été optimisée autant que faire se peut pour permettre aux opérateurs d’œuvrer dans les meilleures conditions qui soient. Les best-sellers (20/80 sur les produits les plus vendus) sont par ailleurs au plus proche de la préparation de commandes pour éviter les déplacements inutiles. Le fond de l’entrepôt sert de lieu de réception et de quarantaine, le centre de l’entrepôt est lui dédié au réapprovisionnement. « Chaque produit du catalogue est à portée de main immédiate, ce qui évite le maniement de transpalettes par exemple et des efforts trop lourds pour le corps », explique Philippe Petit.

Clarisse Petit, directrice stratégique de Provence d’Antan - © D.R.
Clarisse Petit, directrice stratégique de Provence d’Antan - © D.R.

« La logistique est un point de différenciation du groupe, et est un élément important de notre performance globale. Nous devons beaucoup en ce sens à nos préparateurs de commande. Tout est fait pour les mettre dans les meilleures conditions et nous veillons à ce que le métier soit valorisé à la hauteur de ce qu’il nous apporte. C’est un métier qui demande beaucoup de polyvalence et qui réclame de la responsabilité », conclut Clarisse Petit.