Baromètre UTLF : timide reprise des volumes de fret après une année 2023 en berne
Par Guillaume Trecan | Le | Multimodal
La dernière édition du Baromètre de l’Union Transport et logistique de France montre des indicateurs de fret en très légère reprise au premier trimestre 2024. L’accroissement des volumes de fret traités en Europe reste toutefois conditionné par une reprise de la demande encore fragile.
Sur le marché intérieur français, les volumes (tonnes par kilomètres) transportés par la route ont continuellement diminué tout au long de l’année 2023 : - 3 % par rapport à 2022 et - 7,7 % au quatrième trimestre 2023 par rapport à l’année au quatrième trimestre 2022. Le climat des affaires sectoriel en avril 2024 était d’ailleurs sous sa moyenne de longue période pour le douzième mois consécutif. Le nombre de défaillances d’entreprises du transport routier a en effet atteint des niveaux records avec 486 entreprises du TRM ayant fait l’objet d’une procédure collective au premier trimestre 2024, soit 34 % de plus qu’un an plus tôt.
En cause, une demande qui reste trop faible. Pour autant, depuis un point bas en novembre, l’indicateur synthétique de la situation sectorielle se redresse lentement, de mois en mois. Les anticipations de la demande à trois mois en sont l’explication. De décembre à avril, l’indicateur synthétique s’est ainsi rapproché de sa moyenne historique.
Le fluvial et le ferroviaires face à des vents contraires
Marqué par des vents défavorable - faibles récoltes céréalières, chute des constructions immobilières baisse des productions industrielles énergo-intensives et crues historiques en novembre - le trafic fluvial a baissé plus fortement en 2023 (- 10 %) qu’en 2022 (- 9 %). Au quatrième trimestre 2023, la tendance restait défavorable en recul de 7,7.
Le fret ferroviaire reste lui aussi encalminé dans une tendance baissière, souffrant également du recul des productions des industries énergo-intensives, il a chuté de 15 % en 2023. Au quatrième trimestre, les tonnes-kilomètres ferroviaires étaient ainsi en baisse de 6 % sur un an et de 14 % sur deux ans. Le chiffre d’affaires sectoriel, stable en 2023, n’a trouvé son salut que dans l’augmentation des tarifs.
Frémissement début 2024 pour le fret maritime mondial
Le fret maritime mondial connait en revanche un regain de croissance. Les dernières prévisions de l’OMC publiées en avril, annoncent une reprise progressive du commerce mondial. Après une baisse de 1,2 % en 2023, les volumes échangés pourraient augmenter de 2,6 % cette année, puis de 3,3 % l’an prochain. Mais encore faut-il pour cela que le pouvoir d’achat des Européens ne soit pas perturbé par des vents contraires, notamment une tendance protectionniste.
En 2023, les volumes manutentionnés au sein des grands ports maritimes français ont reculé de 4,6 % par rapport à 2022. Cette baisse a plus particulièrement concerné les conteneurs, en recul de 13 % en France. Le trafic de conteneurs a tout de même amorcé une reprise sur les trois premiers mois de 2024. D’après les données communiquées par Haropa Port, la manutention de conteneurs a augmenté de 16 % sur un an au premier trimestre.
Le fret aérien rebondit au premier trimestre 2024
Depuis un point bas en janvier 2023, le fret aérien mondial remonte progressivement, mois après mois. Au premier trimestre 2024 la hausse d’une année sur l’autre atteint même 13,2 %. En 2023, avec un premier semestre en baisse et un second semestre en hausse, la baisse globale n’était que de 1,9 % par rapport à 2022. En 2023, l’offre de capacité de fret aérien s’est accrue de 11 %, répondant à cette reprise.
En France, les prix du fret s’en ressentent avec un léger rebond des prix appliqués aux chargeurs au quatrième trimestre 2023 de +11 % de la tonne par kilomètre. Avec trois premiers trimestres en baisse, sur l’ensemble de l’année 2023, ils affichent toutefois en baisse de 18 % par rapport à 2022.
Sur l’ensemble de l’année 2023, les volumes traités par les aéroports français ont été relativement faibles et, avec une baisse au premier semestre et un léger redressement au second semestre, la baisse se limite à - 1,7 %, après - 6,4 % en 2022. Au quatrième trimestre 2023, l’activité a augmenté de 2,9 % par rapport au trimestre précédent.