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DCBrain soutenu par France Relance pour un pilotage décarboné des supply chain

Par Guillaume Trecan | Le | It

Le spécialiste de l’intelligence artificielle appliquée à la supply chain, DC Brain, vient d’annoncer avoir été sélectionné dans le cadre de l’appel à projets « PIA 4 - Logistique 4.0 », lancé en octobre 2021 dans le cadre du plan France Relance.

Arnaud de Moissac, CEO et co-fondateur de DCBrain. - © D.R.
Arnaud de Moissac, CEO et co-fondateur de DCBrain. - © D.R.

Doté d’un budget prévisionnel de 90 millions d’euros, l’appel à projets « PIA 4 - Logistique 4.0 » ambitionne d’améliorer la compétitivité de la chaîne logistique en France et de maîtriser son impact environnemental. Le projet porté par DC Brain en partenariat avec le laboratoire David de Paris Saclay s’intitule « Green Mode First » et a pour finalité un pilotage optimisé des supply chain décarbonées, fondé sur l’intelligence artificielle.

En étant retenu pour cet appel à projets « PIA 4 - Logistique 4.0 », DC Brain et son partenaire de recherches obtiennent un soutien financier (dont le montant n’est pas communiqué) pendant trois ans, pour un projet dont le budget global est estimé à plus de deux millions d’euros. La solution de pilotage qui va naître du projet « Green Mode First » bénéficie déjà de l’avance prise par DC Brain.

Faire une modélisation fine de toutes les contraintes du multimodale va prendre environ un an et demi

Une vision exhaustive des contraintes du multimodal

Une partie du chemin a notamment été parcourue dans le recensement des contraintes du multimodal à prendre en compte dans la solution. Pour un transport en camion électrique, elle devra par exemple considérer l’autonomie du camion et la position des bornes de recharge, pour un transport maritime, les temps d’attente, les temps de chargement, les seuils de remplissage… « Si l’on veut suggérer des solutions réalistes sur du multimodal, il faut aller au bout de l’intégration des contraintes de ces modes de transport », insiste Arnaud de Moissac, fondateur et CEO de DC Brain. « Faire une modélisation fine de toutes les contraintes du multimodal va prendre environ un an et demi », prévient-il.

Nous devons maintenant nous assurer que le CO2 est pris en compte partout dans le cœur de nos moteurs

Au-delà de la consolidation de ces données, la solution de DC Brain devra être capable d’intégrer le CO2 au cœur de ses calculs. « Peu de modèles d’optimisation permettent de réduire le coût avec des seuils de CO2 configurables, tout cela appliqué à quelque chose d’aussi complexe que le multimodal », explique Arnaud de Moissac. « Nous devons maintenant nous assurer que le CO2 est pris en compte partout dans le cœur de nos moteurs. Notre chance c’est que nous pouvons le faire parce que nous avons développé 100 % de nos algorithmes et 100 % notre base de graph in-memory », poursuit-il.

Le jumeau numérique pour combler les lacunes en données

« Le projet devra être suffisamment robuste pour ne pas bloquer lorsqu’il manque une donnée », souligne le CEO de DC Brain. Un autre atout de DC Brain, spécialiste du jumeau numérique est sa capacité à mettre en cohérence les données. « Avec le jumeau numérique, nous sommes capables de mettre tous les fichiers au même endroit pour avoir une vue globale des flux. Cela nous permet déjà de calculer le CO2 parce que nous avons cette capacité à remettre toutes les données au même endroit. Avec nos fonctionnalités de simulation, nous sommes aussi capables de reconstituer une partie de la donnée », explique Arnaud de Moissac.

Aujourd’hui, les acteurs de la supply chain bougent parce que les chargeurs commencent à avoir des contraintes de reporting de scope 3

S’il reconnait que, à l’heure actuelle, la maturité des chargeurs sur le sujet de la décarbonation ne nécessite pas un outil aussi sophistiqué, il s’affirme convaincu que les choses vont évoluer rapidement. « Les clients ne sont pas aussi exigeants parce qu’ils n’ont pas les moyens de l’être. Notre conviction - et c’est pour cela que nous avons obtenu un financement de l’Etat - est que l’on ne pourra pas se contenter de cette faible exigence très longtemps. Aujourd’hui, les acteurs de la supply chain bougent parce que les chargeurs commencent à avoir des contraintes de reporting de scope 3. Il va falloir être de plus en plus précis sur ces modes de calcul et les chargeurs eux-mêmes, dans leur appel d’offres, sont de plus en plus exigeants vis-à-vis de leurs fournisseurs sur la façon dont ils calculent », assure Arnaud de Moissac.

Le partenariat entre DC Brain et la recherche en supply chain

DC Brain emploie aujourd’hui une quarantaine de personnes, pour moitié tournées vers le développement technique, parmi lesquelles sept ou huit docteurs. Avec son partenaire, le laboratoire David de Paris Saclay, dirigé par le professeur Dominique Barth, DC Brain a déjà co-fondé un laboratoire il y a un an et demi, baptisé HYPHES, du nom des réseaux de champignons qui permettent aux arbres de communiquer entre eux. Les fondateurs de DC Brain ont déjà dirigé deux thèses avec eux et ils ont plusieurs projets communs à leur actif.