Solutions et techno

DDS devient le pôle TMS de Generix

Par Guillaume Trecan | Le | It

L’éditeur de solutions Saas de supply chain collaborative Generix vient d’annoncer le rachat de DDS, qui devient sa filiale spécialisée dans le TMS. L’ensemble forme un groupe de 1 000 collaborateurs de 100 millions d’euros.

Nicolas Picquerey et Jérome Bour. - © D.R.
Nicolas Picquerey et Jérome Bour. - © D.R.

C’est à force de travailler ensemble, mais aussi sous l’influence de leur fonds commun, Montefiore, que DDS et Generix ont décidé de se marier. Les 850 collaborateurs de Generix sont renforcés par les 150 de DDS et, avec les 12 millions d’euros de chiffre d’affaires du spécialiste du TMS, Generix pèse désormais 100 millions d’euros de revenus annuels.

« Nous avons une très forte complémentarité, à la fois en termes de solution, de géographies et de volonté d’avancer ensemble sur un marché supply chain en pleine effervescence », commente Jérôme Bour, le PDG de DDS, qui reste président de la marque dont l’existence est maintenue au sein du groupe Generix, la nouvelle entité TMS du groupe Generix. « Le management de DDS reste aux manettes de DDS et se retrouve actionnaire de l’ensemble Generix », rassure Jérôme Bour. Il se réjouit de pouvoir bénéficier de la surface géographique de Generix pour pousser ses offres un peu plus loin.

TMS chargeur, TMS import, TMS transitaire, VMI

A Generix, DDS apporte des modules que le groupe n’avait pas : un TMS import et un TMS transitaire. Il apporte également des modules sur lesquels Generix est déjà positionné mais avec une approche commerciale différente. C’est le cas du TMS chargeur sur lequel DDS propose quatre segments, depuis une offre gratuite jusqu’à une offre Platinium, là où Generix est principalement centré sur les grands groupes avec une démarche de customisation. Generix et DDS ont aussi des synergies à exploiter dans le domaine de la gestion collaborative des stocks. Chacun a en effet son propre VMI Fluid-e pour DDS et GCR pour Generix, DDS étant en plus positionnée sur les ETI et Generix sur les très grands comptes.

« Notre projet consiste à prendre le meilleur des deux mondes, sur une base technologique d’une part, mais aussi sur les fonctionnalités », indique Nicolas Picquerey, membre du comex en charge du marketing de l’offre et des services. « A terme nous n’aurons plus qu’une solution avec différentes approches clients », précise-t-il. « Nous allons couvrir tous les segments de la supply, du site de production au client, sur la supply exécution. Mais Generix c’est aussi pour moitié du flux EDI et de la facturation électronique ».

Jérôme Bour apporte au groupe une énorme expérience du TMS. Après avoir travaillé chez des logisticiens tels que Daher et DHL, il avait repris DDS en 2001, un an avant une première levée de fonds d’un montant de deux millions d’euros. « Nous avons été un des acteurs qui ont défriché et évangélisé ce marché du TMS », rappelle-t-il.

Un potentiel de développement chez les PME autant que les grands comptes

Une deuxième levée de fonds est intervenue en 2021 pour près de 10 millions d’euros. Elle a permis à DDS d’initier un développement à l’international, en particulier en Espagne et au Benelux. Ces apports financiers ont aussi permis de développer sa solution dans sa version destinée aux grands comptes les plus matures. Deux nouveaux modules ont été introduits - gestion du CO2 et Yard Management - ainsi qu’une série de fonctionnalités d’optimisation de transport.

Une part significative des grands comptes gèrent encore leurs transports avec Excel

A l’autre bout du spectre, en investissant dans la simplicité d’usage, DDS a pu créer une offre gratuite permettant d’embarquer rapidement un ensemble important de comptes qui n’ont pas encore la maturité suffisante pour partir sur un projet TMS complet. « Chez les PME et ETI, nous estimons que le taux d’équipement en TMS est de l’ordre de 10 % », estime Jérôme Bour, qui assure avoir également une marge de manœuvre intéressante à exploiter sur le marché des grands comptes. « Une part significative des grands comptes gèrent encore leurs transports avec Excel, à qui nous avons pu mettre le pied à l’étrier, avec notre solution gratuite », complète le président de DDS.

Des perspectives de développement dans l’IA

Dans sa corbeille, DDS apporte aussi environ 500 clients chargeurs et distributeurs dans le luxe, la grande consommation, l’industrie lourde ou encore l’automobile. Le chiffre d’affaires de la société vient du retail à 35 %, des prestataires 4 PL à un peu moins de 20 % et le reste de l’industrie. Plus de 60 % du chiffre d’affaires est lié aux revenus récurrents du Saas et de la maintenance et 40 % de services de déploiement et d’accompagnement à l’usage.

Ce rapprochement va aussi permettre à DDS de continuer à développer sa solution. Des développements technologiques sont ainsi à attendre du côté de l’IA, avec des projets de recherche sur la planification avancée. « Nous pensons qu’il y a beaucoup de cas d’usage dans des sujets d’analyse prédictive », indique Jérôme Bour. Ces développements concerneront aussi la décarbonation : outils de calcul, tableaux de bords, éléments de mesure de la réduction.