Stratégie supply

V and B : « Un nouveau bâtiment, une nouvelle organisation, de nouveaux rôles, de nouveaux outils »

Par Guillaume Trecan | Le | Retail

Success storie basée en Mayenne, l’entreprise V and B, à mi-chemin entre la cave à vin et bières et le bar dédié aux afterworks, doit une grande partie de son succès à l’efficacité de sa supply chain. Un doublement de sa plateforme logistique est prévue pour la fin d’année et des automates Scallog viennent d’être déployés.

Aaron Smet, responsable logistique, en charge du projet de réorganisation de la supply de V and B. - © D.R.
Aaron Smet, responsable logistique, en charge du projet de réorganisation de la supply de V and B. - © D.R.

Quels sont les moyens déployés par la supply chain de la société V and B ?

V and B ce sont plus de 270 magasins en France, en grande partie situés dans les périphéries des villes, dans les zones artisanales et les zones commerciales qui proposent une partie cave et une partie bar. En 2022, nous avons réalisé environ 200 millions d’euros de chiffre d’affaires. En tant que centrale d’achats, nous devons accompagner nos clients, qui sont nos magasins, essentiellement des franchisés, avec une logistique la plus flexible possible. Nous avons donc choisi d’intégrer la totalité des maillons de la chaîne logistique.

Nous possédons notre propre flotte de transport - une vingtaine de semi-remorques - et nous gérons la préparation de commandes, qui représente plus de 66 000 palettes par an, depuis une plateforme logistique de 12 000 m2 basée à Château-Gontier en Mayenne où travaille une équipe de 32 préparateurs. Nous sommes en train de finaliser la construction d’une nouvelle plateforme de 12 000 m² avec deux mezzanines de 1 200 m2 qui sera livrée fin 2023. Je suis moi-même responsable logistique, en charge d’un projet de réorganisation qui comprend outre un nouveau bâtiment, une nouvelle organisation, de nouveaux rôles, de nouveaux outils.

Nos volumes ont augmenté de 8 % par rapport à la même date l’année dernière et nous allons ouvrir chaque année vingt nouveaux magasins

Qu’est-ce qui justifie ce vaste projet de transformation de la supply chain ?

Il a pour objectif de nous aider à absorber notre croissance. Nos volumes ont augmenté de 8 % par rapport à la même date l’année dernière et nous allons ouvrir chaque année vingt nouveaux magasins. Nous louons actuellement 10 000 m2 de surfaces de stockage annexes à Château-Gontier. Lorsque notre nouveau bâtiment de 12 000 m2 sera construit, le premier que nous possédons actuellement sera plutôt consacré au triage de consignes. Mais, avant même cette extension, l’amélioration de notre logistique se traduit en ce moment par l’intégration d’une solution de mécanisation sur une partie de notre entrepôt. Encore une fois, au-delà d’une meilleure absorption de la croissance, ces projets doivent nous permettre d’aller plus loin dans notre relation avec nos magasins. Ils sont actuellement livrés une fois tous les quinze jours mais nous aimerions pouvoir leur proposer des délais plus courts et plus de services.

A Chateau-Gonthier, en Mayenne, V and B possède une première plateforme logistique de 12 000 m2 qu’elle va doubler par une autre de même taille. - © D.R.
A Chateau-Gonthier, en Mayenne, V and B possède une première plateforme logistique de 12 000 m2 qu’elle va doubler par une autre de même taille. - © D.R.

Qu’y a-t-il de complexe à gérer dans la logistique de V and B ?

Nous transportons des cartons complets qui s’empilent plutôt bien mais, avec plus de 5 000 références, nous devons faire avec beaucoup de formats potentiellement différents, ce qui complique l’optimisation des palettes. Nos chauffeurs font cela dit des tournées complètes avec un taux de remplissage de 90 % et reviennent avec les retours de nos magasins. C’est une dimension sur laquelle nous sommes assez performants. Quand nous livrons nos caisses de bières, une consigne est facturée au client que nous lui remboursons lorsqu’il nous la retourne. La bonne récupération de ces consignes - nous récupérons 60 % à 70 % de nos volumes - nous permet d’avoir un bon taux de remplissage de nos camions à l’aller et au retour. En 2020, nous avons lancé une activité e-commerce qui ajoute de la complexité. Elle est en forte croissance, avec des volumes multipliés par trois en un an. Nous vendons également dans nos magasins, certains produits à forte valeur à l’unité qui sont envoyés dans nos magasins dans des bacs consignés.

Quelle dimension de votre logistique êtes-vous en train de mécaniser ?

Nous avons retenu Scallog, que nous avons implanté sur une zone de 300 m2, sur une mezzanine de 1 200 m² située dans un bâtiment de 6 000 m². La solution est constituée de 130 étagères, deux stations et cinq robots, pour le moment, dans laquelle nous allons intégrer plus de 2 000 références de produits  : des bouteilles à l’unité, des verres, des goodies et de la PLV. Nous voulons aussi y intégrer toute notre gestion du e-commerce. C’est une activité qui représente aujourd’hui près de 30 commandes par jour en moyenne et jusqu’à 150 commandes lors des pics d’activité, notamment en fin d’année.

Scallog nous a séduit par sa simplicité comparée à d’autres solutions plus sophistiquées, mais surtout plus complexes à mettre en place et plus chères. Le fait d’avoir une solution facilement extensible était aussi important. Nous pourrons créer de nouvelles stations et ajouter de nouveaux robots pour accompagner notre forte croissance.

Pourquoi n’avez-vous pas fait le choix d’implanter votre deuxième plateforme logistique ailleurs que là où se situait déjà la première ?

Nous sommes aujourd’hui très performants dans nos taux de remplissage et dans la gestion de notre flotte. Nous avons conduit un audit réalisé par LimeStreams qui a abouti au constat que notre réserve foncière et la présence de personnel qualifié à Château-Gontier étaient des atouts importants, justifiant de ne pas faire le choix d’un autre bâtiment déporté plus au sud de la France.

Y a-t-il une dimension digitale à la modernisation de la supply chain de V and B ?

Nous avons déjà beaucoup investi dans des outils de gestion de bases de données. Nous avons uniformisé nos produits, ce qui était indispensable pour développer notre activité d’e-commerce. Nous avons investi dans un PIM, dans la sécurité interne de nos outils. Nous avons mis en place un TMS (Akanea) en 2018 et nous travaillons avec le module WMS de notre ERP Prisma Soft.