Cinq acteurs se coalisent dans un ‘‘Pacte pour une Logistique responsable’’

Le « Pacte pour une Logistique responsable » ne manque franchement pas d’ambition. À travers ce collectif, Pickme, Hipli, Lizee, Bigblue et Coursier.fr souhaitent promouvoir de nouvelles solutions de logistique écologiquement vertueuses pour pousser in fine des comportements et des pratiques responsables par les consommateurs. Un impératif, d’autant que plusieurs centaines de milliers de tonnes consommables et d’emballages sont encore jetés chaque année. Des chiffres qui révèlent d’une part tout le chemin qui reste à parcourir et, d’autre part, un certain manque de maturité ou, au pire, une certaine négligence des agents économiques, quels qu’ils soient. « Chacun de nous doit encourager le recours à des solutions alternatives, durables et responsables », pose d’emblée Jessie Toulcanon, co-fondatrice de Pickme et l’une des cinq membres fondateurs du collectif pour une Logistique responsable.

En ce sens, les cinq startups veulent faire valoir leur engagement et participer activement à la construction de la logistique de demain ; une logistique dite durable afin de participer aux objectifs de décarbonation de la filière et de répondre comme il se doit aux problématiques imposées par l’urgence climatique. Outre l’aspect environnemental, le volet social n’est lui aussi pas en reste et a bien été intégré dans la réflexion de la toute jeune coalition. Elle met en effet un point d’honneur à encourager des pratiques respectueuses des droits sociaux et suivre leur bonne application par l’ensemble des parties prenantes concernées. « Une large majorité de livreurs opère encore sous des statuts peu encadrés et avec des avantages sociaux quasi-inexistants », rappelle d’ailleurs Jessie Toulcanon.

Un collectif d’un nouveau genre ?

Face à un secteur qui peine à avancer donc, le « Pacte pour une Logistique responsable », qui se positionne de façon assumée comme le premier collectif du genre, veut accélérer le mouvement. Et pas qu’un peu. Ainsi, les cinq startups s’engagent aussi à réduire l’exploitation des ressources naturelles à chaque étape de la chaîne de livraison.

« La Logistique a le même fonctionnement depuis plusieurs décennies désormais et ce malgré les défis qui se présentent à elle. Un travail a certes été entrepris sur les entrepôts et les flottes, mais tout reste encore à faire. La machinerie des acteurs de la logistique est pesante et leurs process opérationnels sont longs et lourds. Beaucoup d’entre eux se targuent d’être en avance, mais la réalité sur le terrain est toute autre », regrette Jessie Toulcanon.

Le collectif définit par ailleurs actuellement divers objectifs mesurables et instaurera un suivi des résultats obtenus au regard des engagements pris en interne et pris par leurs partenaires. Des événements devraient au demeurant être organisés d’ici peu par le collectif afin d’apporter quelques pistes de réflexion et solutions tangibles à qui le souhaitent. « Nos interlocuteurs chargeurs, transporteurs et commerçants sont perdus sur la manière d’appréhender les enjeux écologiques. Ils ne trouvent pas de réponses concrètes à leurs questions. Les acteurs du secteur n’ont globalement pas d’outils et de clés entre les mains, charge à nous de leur en apporter en réunissant l’ensemble des forces vives pour aider le global », explique Jessie Toulcanon.

Les acteurs publics visés pour rendre le tout concret

Partant de ce constat, les cinq membres fondateurs aspirent à être rejoints très prochainement par d’autres structures. Le collectif en appelle ainsi à une prise de conscience plus large des acteurs de la supply chain, aussi bien privés que publics. « Certains acteurs ont déjà fait part de leur intérêt et nous avons bon espoir de les voir nous rejoindre rapidement. Nous nous engageons quoi qu’il arrive à faire vivre ce collectif, tenir sur la durée et obtenir des résultats probants. Le secteur n’a de toutes les manières pas d’autre choix que de faire sa mue », assure Jessie Toulcanon. 

Les acteurs publics définissent le cadre. Ils ont une force de frappe sans commune mesure et un rôle d’évangélisation non négligeable

Reste maintenant à ouvrir le dialogue avec les différentes instances de la puissance publique pour prendre un rôle actif dans la prise de décision et les propositions de lois et normes environnementales de la filière. Des discussions avec la Métropole du Grand Paris et la région Île-de-France ont d’ailleurs déjà été engagées par le « Pacte de la Logistique responsable ». « Nous nous sommes aussi réunis pour leur parler et avoir davantage de poids. Les acteurs publics définissent le cadre. Ils ont une force de frappe sans commune mesure et un rôle d’évangélisation non négligeable. Nous ne sommes que cinq petits acteurs pour le moment, eux touchent d’autres sphères », affiche calmement Jessie Toulcanon