Stratégie supply

Avec Staci, plusieurs grands donneurs d’ordre sont parvenus à optimiser leur supply chain

Par Mehdi Arhab | Le | Green

Dans le cadre de son dixième club, dédié à ses clients et partenaires, le logisticien Staci a invité plusieurs donneurs d’ordres, dont Air Liquide, Orange et Nestlé, à s’exprimer sur leurs bonnes pratiques et décrire les enjeux d’une logistique durable et digitalisée.

Avec Staci, plusieurs grands donneurs d’ordre sont parvenus à optimiser leur supply chain
Avec Staci, plusieurs grands donneurs d’ordre sont parvenus à optimiser leur supply chain

Staci a vu les choses en grand et n’a pas fait les choses à moitié pour son dixième club clients et partenaires. Le groupe a en effet hissé son pavillon sur le bateau « Le Diamant Bleu » pour une matinée d’échanges sur les thèmes de la logistique durable et digitale. Dans cette optique, Air Liquide, Nestlé, Orange et Argedis, filiale à 100 % du géant TotalEnergies, sont revenus sur leurs projets, leurs efforts et leurs résultats. Pour première entreprise citée, 29 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 68 000 personnes employées et qui s’appuie sur quatre plateformes Staci en Europe, l’enjeu réside dans l’optimisation de ses stocks et flux de petites pièces de rechanges pour ses installations en propre d’une part et, d’autre part, pour les pièces qu’elle vend à ses clients externes. « Compte tenu de notre activité et de celles de nos clients, il est impératif que nous ayons des stocks disponibles dans les bonnes quantités et soyons livrés sous quelques jours au maximum pour répondre à une panne ou à des maintenances planifiées légales ou préventives », commente Nicolas Arquetout, expert supply chain manager du groupe.

Pour ce qui concerne le géant des télécommunications, la PLV est au cœur de son partenariat avec Staci, entamé il y a de cela une dizaine d’années. Orange a souhaité rationaliser sa politique de distribution ni plus ni moins et massifier ses expéditions à destination de ses plusieurs centaines de points de vente, lesquels maillent l’ensemble du territoire national. Autre point : le groupe, tout comme Nestlé, est confronté à des problématiques de stocks dormants. De son côté, le géant de l’agroalimentaire souhaite réduire de 20 % ses émissions de GES à l’horizon 2025, de 50 % d’ici à 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050. 

Refonte du schéma logistique pour gagner en visibilité

Nous souffrions d’un manque de traçabilité et étions incapables d’aider le siège dans la planification de ses commandes. À cela s’ajoutait également une problématique de stocks dormants

En 2012, le groupe a constaté que son mode de fonctionnement logistique pouvait être largement amélioré. Et pour cause, celui-ci n’avait rien d’optimal. Le groupe, dont les appros représentent 75 % de son empreinte carbone, s’appuyait sur un centre commun qui livrait les quelque 220 garages de ses vendeurs. « Nous souffrions d’un manque de traçabilité et étions incapables d’aider le siège dans la planification de ses commandes. À cela s’ajoutait également une problématique de stocks dormants et de stocks périmés, sans oublier une mauvaise répartition de nos stocks, que nous ne pouvions basculer d’un vendeur à un autre », retrace Vincent Vital, responsable des études et du développement commercial de Nestlé France. Avec un tel fonctionnement, le système en temps de gestion se révélait des plus consommateurs. De plus, après un audit interne, Nestlé a relevé que la sécurité de ses collaborateurs et des livreurs d’Eurodislog, entité de Staci entrée dans le groupe en 2019, n’était pas assurée.

Après deux ans, le groupe a opéré une refonte de son organisation, lançant un projet baptisé « Optimize ». Son objectif : renforcer le suivi et la traçabilité de la PLV, optimiser le budget qui lui est lié et penser une démarche plus vertueuse pour atténuer l’empreinte carbone qui lui est attachée. Le rôle de Staci dans ce projet a été des plus déterminants. Le logisticien a en effet grandement contribué à la construction d’un modèle logistique fluide et durable, largement informatisé. Nestlé s’appuie désormais sur un réseau de 75 centres régionaux et profite d’un niveau de visibilité au jour le jour de ses stocks de PLV à disposition pour ses vendeurs. Le mastodonte est ainsi, sur le marché français, son quatrième à l’échelle internationale et premier à l’échelle européenne, parvenu à diminuer ses stocks de 25 % et de réduire de 78 % la destruction de PLV. La mise en place d’entrepôts régionaux ont d’ailleurs permis à Nestlé de diviser par six ses émissions de CO2 sur cet aspect business, cela sans compter les économies liées aux actions de ses transporteurs (limitation des ruptures de charge, rajeunissement des flottes, choix de carburants plus propres …). « Ce sont des chiffres très significatifs, d’autant que notre masse de PLV a en parallèle considérablement augmenté depuis 2012 », rappelle Thierry Livrozet, directeur commercial de Nestlé France. 

Des résultats probants pour tous

En cinq ans, nous avons diminués nos stocks de 40 %

Orange, qui vise la neutralité carbone à l’horizon 2040, a réussi pour sa part à mieux répondre aux besoins et enjeux de ses magasins. Le groupe a pour ce faire revu de fond en comble sa politique d’approvisionnement, ainsi que sa politique de distribution. Une nécessité comme l’explique Nelson Ferreira, responsable des entrepôts terminaux du groupe : « nous faisions face à certaines dérives dans les habitudes de consommation de nos points de vente, avec la multiplication de commandes en interne. Il fallait y mettre fin et rationaliser notre politique de distribution, en livrant moins de fois pour réduire également notre empreinte carbone ». Pour cela, Orange a lancé diverses actions sur la maîtrise des commandes des boutiques et a œuvré avec ses tiers fournisseurs de PLV, qui proposent désormais des packs. « Tout cela nous a permis de rationaliser et réduire nos stocks. En cinq ans, nous les avons diminués de 40 %  », se félicite le responsable des entrepôts terminaux du groupe. Avec un bienfait remarquable : le remplissage des cartons, en comblant bien mieux les vides. « Nous nous interrogeons désormais sur la pertinence du suremballage », précise Nelson Ferreira. 

Air Liquide a aussi constaté de nets progrès dans le packaging de ses petites pièces et sa logistique, qui ne constitue à l’inverse du transport de gaz liquide ou conditionné, son expertise. Pour le groupe, il était d’ailleurs plus intéressant d’un point de vue économique et budgétaire d’externaliser sa logistique en la matière. « Depuis 2019, les améliorations sur la partie emballages sont notables. Il nous arrivait au départ de recevoir de toutes petites pièces dans d’énormes cartons. Staci a travaillé sur le sujet pour trouver des solutions sur le choix de ses emballages à la préparation de colis. Les adaptations ont été nombreuses, notamment sur le calage », décrit Nicolas Arquetout. Pour satisfaire davantage son client, Staci n’hésite d’ailleurs plus à réutiliser certains matériaux. Reste maintenant au logisticien de parvenir, avec ses partenaires transporteurs, à recouper certaines livraisons de sites difficiles à opérer, afin de limiter les trajets et diminuer les taux de retour.

Argedis, réseau de stations-services en France, chargé d’opérer la fourniture snack, food and services de plus de 2 500 sites, attend de grandes choses de son récent partenariat avec Staci. Mounya Nettis, responsable logistique de la filiale, a listé les bénéfices qu’elle attend de son programme : « centralisation des flux avec l’objectif de réduire drastiquement les livraisons à l’égard des stations-services, sans oublier la volonté de gagner en flexibilité et réactivité, choses que Stacie est à même d’apporter ». Argedis ne cache pas vouloir à terme basculer tous ses flux non-alimentaires dans les mains de Staci. Le programme, déployé, pas à pas, se concentre pour le moment sur la partie consommables et produits des distributeurs automatiques.