Immobilier logistique : le marché tient bon, porté par les capitaux étrangers
Le marché français de l’immobilier banalisé ralentit quelque peu au premier semestre 2025, avec 5,9 milliards d’euros investis, en recul sur la logistique. Dominé par les capitaux étrangers (61 %), il reste marqué par un certain niveau d’attentisme, l’hyper-sélectivité et l’absence de grandes transactions.
Quelque 5,9 milliards d’euros ont été investis sur le marché français de l’immobilier banalisé au premier semestre 2025, selon les données récoltées par JLL. Les segments de la logistique et des locaux d’activités ont capté 30 % (vs 39 % en 2024) de ce volume, soit 1,8 milliard d’euros.
La baisse de régime a surtout été enregistrée au cours du deuxième trimestre, avec 885 millions d’euros investis, soit 7 % de moins qu’un an plus tôt. Toutefois, le nombre de transactions répertoriées progresse légèrement : 113 signatures ont été recensées sur le semestre, contre 109 sur la même période de 2024.
Les opérations comprises entre 20 et 50 millions d’euros totalisent 624 millions d’euros, tandis que celles situées entre 100 et 300 millions atteignent 511 millions. Ensemble, elles représentent 64 % des capitaux investis. L’acquisition du portefeuille « Occitan » par EQT Partners auprès de Blackstone, pour 150 millions d’euros, constitue la principale transaction du semestre. Aucune opération supérieure à 300 millions n’a été conclue depuis le début de l’année, confirmant le retrait des grands portefeuilles.
Domination des capitaux étrangers
Les investisseurs étrangers continuent d’animer en masse le marché. Ces derniers ont engagé 61 % des montants mis sur la table, rendant la présence française marginale. Cette part recule toutefois par rapport au premier semestre 2024, où elle atteignait 73 %. Les fonds de gestion pour compte de tiers concentrent l’essentiel de ces investissements internationaux, représentant 81 % des engagements.
Du côté des taux de rendement prime, ceux-ci se maintiennent à leurs niveaux du semestre précédent : 4,80 % pour les entrepôts et 5,80 % pour les locaux d’activités. Cette stabilité reflète un marché marqué par l’attentisme et une sélectivité accrue des investisseurs.
Un marché polarisé
« Le marché immobilier se caractérise par une volatilité accrue et un attentisme marqué », observe Simon-Pierre Richard, directeur du département Investissement Industriel & Logistique chez JLL. Il souligne « l’hyper-sélectivité » des investisseurs, qui accentue l’écart de valorisation entre les actifs dits ultra-prime et ceux localisés en périphérie.
En globalité, tous les profils d’investisseurs demeurent actifs, mais l’offre disponible peine à répondre aux exigences des capitaux. Dans un contexte de volumes réduits et de rareté des portefeuilles d’envergure, le marché pourrait dépendre de la réalisation d’une transaction majeure, susceptible de servir de catalyseur et de référence pour l’ensemble du secteur.